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Ferrari 330 GT 2+2 : Belle endormie !

C’est l’histoire d’une élégante mamma italienne de 1966 endormie depuis 46 ans dans la discrétion la plus totale, et pour une raison des plus cocasses. D’aucuns diront qu’il n’existe plus de véritables sorties de grange, celle-ci est la preuve qu’ils se trompent ! Laissons la parole à Loïc Maschi, spécialiste automobiles de collection de la maison Osenat.

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L’équipe Osenat Automobiles l’a réveillée. Elle était endormie, sous ses draps et sa poussière, derrière une porte en bois, depuis la mise en place des limitations de vitesse sur les routes française, en 1974. Elle est une enfant d’Enzo Ferrari, une 330 GT 2+2.


C’est le 27 octobre 1966 que cette Ferrari 330 GT 2+2 châssis 8535 fut mise en circulation par la Franco-Britannic, l’importateur exclusif du constructeur italien en France à cette époque. C’est donc à Paris qu’elle fit ces premiers tours de roues, aux mains de son premier propriétaire. En juillet 1967, elle entre dans la seule famille qu’elle connaîtra jusqu’aujourd’hui. Servant alors au quotidien, elle emmenait son propriétaire aux puces de Saint-Ouen la semaine, mais également la famille au complet au ski l’hiver.

Malheureusement, les performances de la belle italienne ont eu raison d’elle puisqu’en 1974, lorsque les limitations de vitesse furent mises en place sur le territoire français, son propriétaire, agacé par les amendes, se résigna à la mettre en sommeil dans sa résidence secondaire, dans le Sud-Ouest de la France.
Ce n’est que quelques années plus tard qu’elle fut cédée par le père à l’un de ses deux enfants à l’issue d’un tirage à la courte paille. À regrets, pris par sa carrière, celui qui apprit la mécanique sur cette voiture n’eut jamais le temps de s’en occuper. C’est ainsi que la belle prolongea son sommeil jusqu’aujourd’hui.

C’est une véritable sortie de grange à laquelle l’équipe Osenat Automobiles a assisté. Dans un petit village proche de Montpellier, une vieille porte de bois abritait un trésor mécanique tel que l’on n’en fait plus. L’entrée se fit par une fine porte cochère, pour laisser apparaître, dans l’obscurité, les phares Carello jaunes de la belle italienne. La poussière flottante et le bas soleil de novembre créaient alors un halo de lumière portant ses rayons sur le nez plongeant orné du cheval cabré de la belle : la carrosserie se dévoilait enfin. La peinture d’époque était écaillée, comme celle d’une toile de maître figée dans le temps, une toile signée de la main du célèbre Pininfarina.

Particulièrement bien conservée, l’élégante carrosserie bleue s’ouvrait sur un habitacle tendu de cuir fauve dont l’odeur rappelait ô combien ces GT étaient luxueuses en leur temps. Une véritable capsule (in)temporelle renforcée par la présence de cassettes audio encore dans leurs boîtes, empilées derrière le cendrier.
La manette d’ouverture du capot moteur invitait alors à dévoiler le célèbre V12 Colombo de 4 litres qui fit voyager l’automobile en son temps de gloire. Les trois carburateurs Weber surplombaient les couvre-culasses ornés du nom du Commandatore, la poussière et l’huile offraient une odeur de garage d’antan, que l’on a oublié aujourd’hui. Bien sûr, il est matching numbers et de plus, n’est pas bloqué.

Les Ferrari des années 1960 sont rares, en réveiller une, l’est d’autant plus, tant ces voitures furent préservées et restaurées au fil des ans. Cette 330 GT 2+2 de 1966 sera ainsi proposée prochainement aux enchères par la Maison de ventes Osenat, laissant à son futur propriétaire, le choix de la restaurer à neuf ou d’en conserver la patine dont elle mit 40 ans à se parer.

Loïc Maschi
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Loïc nous offre également cette galerie de photos de qualité, nous permettant d’apprécier l’atmosphère régnant autour de cette magnifique Ferrari à la patine authentique remplie de charme.

Ainsi, comme vous avez pu le lire, Osenat Automobiles mettra en lumière cette superbe capsule temporelle lors de sa prochaine vente aux enchères dont les dates seront communiquées très prochainement sur leur site internet https://www.osenat.com/ , stay tuned !

Texte : Célia H, Photos et récit : Loïc Maschi

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