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Essai Peugeot 5008 2017

Essai Peugeot 5008 2017 : un pari sans risques

Si le nom demeure, la philosophie change radicalement : à l’heure de son renouvellement, le Peugeot 5008 2017 passe du monospace au SUV, et intègre ainsi la catégorie la plus porteuse du moment. Perd-t-il pour autant ses aspects pratiques, et qu’a-t-il à proposer face aux autres SUV du segment C et notamment face à son petit frère 3008 ? Nous vous proposons de le découvrir dans cet essai complet.

Essai Peugeot 5008 2017

Mise en contexte

Le Peugeot 5008 est mort, vive le Peugeot 5008 2017 !

Il n’y a encore pas si longtemps, chez Peugeot, vous aviez le choix entre monospace ou SUV (pour Sport Utility Vehicule) : le 5008 (lancé fin 2009) remplissait le rôle de chouchou des familles, tandis que les 2008, 3008 et le plus confidentiel 4008 s’occupaient de satisfaire les amateurs de SUV. Avec l’arrivée du nouveau Peugeot 5008, les pendules sont remises à l’heure puisque lui aussi se transforme en SUV. Un choix que Peugeot explique pour plusieurs raisons, à commencer par l’engouement que porte la clientèle à ce genre de véhicules. Jugez plutôt : en 2016, près de 26 millions de SUV ont été vendus dans le monde. En Europe, le chiffre est d’environ 4 millions, ce qui signifie qu’une voiture sur quatre achetée était un SUV. Dur d’y résister.

Ce n’est donc qu’une demi-surprise quand Vincent Heride, chef de projet du programme P8 (nom donné en interne au renouvellement des Peugeot 5008 et 3008), annonce que « dès le départ du projet en 2012, le 5008 a été pensé pour être un SUV« . C’est d’autant plus logique lorsque l’on sait que le monospace est une silhouette très européenne, aux antipodes des ambitions mondiales du nouveau Peugeot 5008, qui sera d’ailleurs produit en Chine dans une nouvelle usine, à Chendgu, pour le marché local.

Vers une gamme complète de SUV Peugeot

Ainsi, le 5008 permet à Peugeot de s’offrir une gamme relativement complète de SUV. Si en Europe le 4008, basé sur le Mitsubishi ASX et commercialisé depuis 2011, est voué à disparaître, le 2008 (long de 4,16 m), restylé il y a près d’un an, se porte bien. Mieux, le lancement en octobre dernier du nouveau 3008 (4,45 m), voulu justement plus « SUV » afin de concurrencer les Renault Kadjar, Nissan Qashqai ou encore Volkswagen Tiguan, a dépassé tous les objectifs : plus de 80000 commandes ont été enregistrées par le constructeur français, en 4 mois et demi de commercialisation. C’est le meilleur lancement de Peugeot depuis la 206, en 1998 !

Fort de ce contexte favorable, le Peugeot 5008 2017 s’apprête dès la fin du printemps à investir la catégorie des « grands SUV 7 places du segment C ». Il viendra logiquement se placer au-dessus du 3008 en termes de taille (4,64 m), et grâce à ses 7 places, il pourra également attaquer de front le Škoda Kodiaq, le Nissan X-Trail ou le Volkswagen Tiguan Allspace.

Pour ce faire, le Peugeot 5008 2017 avance certains arguments, notamment celui de posséder un design qui reprend tous les canons esthétiques qui font le succès des SUV. C’est ce que nous allons voir !

A l’extérieur : un 3008, en plus gros

Il paraît qu’on ne change pas une équipe qui gagne : le Peugeot 5008 2017 semble avoir adopté le dicton à la lettre. Comme son petit frère 3008, il possède une garde au sol surélevée (23 centimètres), pour pouvoir passer dans les chemins mais surtout pour le style. Au total, il mesure 1,64 m de haut, barres de toit comprises. Les sabots de protection chromés à l’avant et à l’arrière, et aussi les protections en plastique noir le long de la carrosserie, viennent renforcer son grand méchant look de SUV.

Si la recette est archi-connue, il faut admettre que cela marche plutôt bien. Bien mieux qu’en photos en tout cas, où je dois reconnaître que le nouveau 5008 ne me convenait guère. Il perdait à mon sens le côté « trapu » et costaud du 3008, pour une silhouette longiligne et un hayon très droit, imposés par la présence d’une troisième rangée de sièges dans le coffre. « En vrai », il est plus agréable à regarder. L’avant très agressif, repris du 3008, ne passe toujours pas inaperçu alors que la signature lumineuse à l’arrière, avec les « griffes » qui font office de feux et le bandeau noir les reliant font leur petit effet. Il s’avère qu’au final, le 5008 a quand même cet aspect « musclé », cher à tous les SUV. Les 4,64 m du véhicule ne se voient pas.

Essai Peugeot 5008 2017

Il a quoi qu’il en soit le mérite de proposer des teintes qui sortent un peu de l’ordinaire, avec notamment un Vert Émeraude, ou encore le Beige Pyrite. Une couleur qui ne devrait pas être aux goûts de tout le monde mais qui néanmoins, rendait très bien sous un ciel couvert.

Le tour du propriétaire étant maintenant fait, je vous invite à monter à bord du Peugeot 5008 2017.

A l’intérieur : des origines de monospace à peine cachées

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Pas la peine de garder le suspens plus longtemps. De toute manière, il y a des chances pour que vous le sachiez déjà : le Peugeot 5008 2017 reprend la planche de bord du nouveau 3008. Le fameux i-Cockpit, composé du petit volant et des compteurs (numériques) surélevés est donc de la partie, tout comme les boutons (peu nombreux) au centre de la planche de bord, s’inspirant de l’aéronautique. L’effet « whaou » est toujours là : force est de constater que la planche de bord du 5008 impressionne, tant par la qualité de ses matériaux (excellente sur le haut de la planche de bord, moins réussie en-dessous) que par son design. Elle est en tout cas très enveloppante et peut donner, combinée aux faibles surfaces vitrées, la sensation d’être dans un bunker. C’est un parti-pris : certains apprécieront cet aspect « cocon » et ce sentiment d’être en sécurité, d’autres diront que c’est dommage qu’une voiture familiale paraisse si fermée.

Nous vous laisserons juge. Nous allons davantage nous attarder sur les aspects pratiques de ce Peugeot 5008 2017, car s’il passe du monospace au SUV, il s’adresse toujours aux familles avec ses sept places. Première (belle) surprise : il offre un volume de coffre de 780 litres en configuration 5 places. Une vraie soute à bagages ! Le Škoda Kodiaq, actuelle référence en la matière, baisse les armes avec ses 720 litres. Le SUV tchèque peut compenser néanmoins avec la lampe torche qu’il propose de série dans son coffre. Le Nissan X-Trail, autre concurrent du 5008, est envoyé loin derrière avec ses 550 litres.

Toujours concernant le coffre, il atteint 2150 litres lorsque les sièges de la deuxième rangée sont rabattus. A ce propos, il convient de signaler que le grand SUV Peugeot propose la possibilité de baisser en tablette le siège passager avant. Les transporteurs d’objets encombrants aimeront ! Au troisième rang, les deux sièges (pesant 11 kilos chacun) sont de série. Bien-sûr réservés en priorité à des enfants, ils sont rabattables et surtout, nouveauté par rapport à l’ancien 5008, extractibles pour libérer 40 litres dans le coffre.

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Encore des chiffres ? Allez ! L’empattement (distance entre les roues avant et arrière) augmente de 16,5 centimètres en comparaison avec le 3008, pour atteindre les 2,84 mètres, soit un peu plus là encore qu’un Škoda Kodiaq et ses néanmoins honorables 2,80 mètres. Des mensurations qui permettent un bel accueil aux places arrière, où personnellement, avec mon mètre 83, j’étais tout à fait à l’aise aussi bien au niveau des genoux qu’au niveau de la tête ou des coudes. De plus, les trois sièges de la deuxième rangée sont identiques en largeur, et coulissent indépendamment, tout en étant escamotables.

En définitive, le Peugeot 5008 2017 apparaît donc comme étant une belle proposition pour les familles, à tel point que nous avons peu de choses à lui reprocher à l’intérieur, mis à part peut-être cette impression de confinement (mais c’est subjectif) – malgré l’espace et les 40 litres de rangements proposés – et l’ergonomie de son système de navigation via l’écran tactile. Ça, nous y revenons juste après, en vous livrant nos impressions de conduite au volant de ce 5008.

Peugeot 5008 2017 : impressions au volant

Avant de donner nos impressions, parlons moteurs : à son lancement commercial (qui interviendra fin mai pour la France), le Peugeot 5008 2017 proposera deux blocs essence et deux diesel. En essence, le 1.2 PureTech 130 ch, disponible en boîte manuelle comme en automatique EAT6 constitue l’entrée de gamme, tandis que le 1.6 THP 165 ch, également disponible juste en boîte auto, vient se placer au-dessus. En diesel, le 2.0 BlueHDi se décline en deux niveaux de puissance : 150 ch (boîte manuelle 6 vitesses) et 180 ch (boîte automatique EAT6). En tout cas, aucune d’entre elle n’est disponible en transmission intégrale : le 5008 demeure une traction. Je vous invite à regarder le détail de ces motorisations ci-dessous :

Chanceux comme nous sommes, nous avons pu tous les essayer, à l’exception du 5008 2.0 BlueHDi 180 ch. Toutefois, il convient de préciser que nous n’avons testé le moteur 1.2 Puretech de 130 ch que dans Lisbonne (lieu des essais presse du Peugeot 5008 2017), et n’avons amené guère plus loin le 1.6 THP 165 ch. Nous nous garderons donc bien de vous dresser un portrait complet de ces moteurs. Nous avons eu beaucoup plus l’occasion de conduire le 5008 2.0 BlueHDi 150 ch, dans des conditions variées (ville, routes de campagnes, nationales et autoroutes). Et c’est tant mieux, puisque ce modèle de 5008 sera vraisemblablement l’un des plus vendus.

Essai Peugeot 5008 2017

Pas une bétaillère !

L’ensemble des 5008 présente quoi qu’il en soit des caractéristiques communes, notamment l’i-Cockpit composé comme dit précédemment d’un volant compact et de compteurs surélevés. En pratique, l’ensemble est agréable : en ville, le dispositif donne l’impression de conduire une petite voiture, et offre une belle maniabilité. Sur autoroute, il permet des changements de voie en toute tranquillité. Certains trouvent que le volant cache les compteurs… personnellement, je ne l’ai pas ressenti. L’i-Cockpit invite en tout cas à conduire en position assez basse : encore une infidélité aux monospaces.

Le fait d’avoir testé quasi-exclusivement en ville les deux moteurs essence a néanmoins permis de se faire une bonne idée de la boîte automatique EAT6. Oubliez la récalcitrante boîte robotisée ETG6 de PSA, dont l’inconfort n’avait d’égal que sa lenteur dans le passage des rapports ! L’EAT6 parvient à passer les rapports en toute transparence, tandis qu’elle s’adapte avec brio aux envies du conducteur (elle rétrograde par exemple facilement si le conducteur a besoin de couple à un moment donné). La seule chose que nous pouvons lui reprocher (au vu de notre court essai), c’est finalement son levier de vitesse : s’il est très design, sa taille compacte impose de le regarder lorsqu’il s’agit d’enclencher la marche arrière ou le mode « Neutre ».

Un 2.0 BlueHDi 150 satisfaisant

Un reproche qui n’a pas lieu d’être dans le 5008 2.0 BlueHDi 150 ch, puisque celui-ci n’est pour l’instant proposé qu’en boîte manuelle, avec un gros levier agréable à prendre en main. Sa commande se fait sans accroc, et cela va bien avec la souplesse de la pédale d’embrayage. Au final, le 5008 BlueHDi 150 est confortable à mener, mais n’en oublie pas pour autant ses racines Peugeot : si les suspensions sont relativement confortables, quoi qu’assez fermes en ville au moment de passer dans des rues pavées par exemple, la tenue de route est phénoménale. La voiture reste collée à la route, si bien qu’avec les 150 ch que développe le moteur (et surtout, son joli couple de 370 Nm à 2000 tr/min), tout à fait suffisants pour assurer de bonnes reprises et doubler en sécurité, on a même pris du plaisir à conduire le Peugeot 5008 2017 par moment. De quoi nous avoir donné envie d’enclencher le mode « Sport »… à notre regret, puisque celui-ci ne semble rien offrir d’autre qu’un bruit de moteur un peu plus « rauque » , mais artificiel bien sûr.

Enfin, niveau conso, rien de spécial à dire : sur notre parcours de 130 kilomètres, constitué de toutes sortes d’environnements, l’ordinateur de bord a enregistré une consommation mixte de 5,9 l/100 km, ce qui est honorable pour un véhicule de cette taille, pesant 1490 kilos.

En conclusion, le Peugeot 5008 2017 est pétri de qualités routières. Finalement, c’est peut-être toutes ses technologies à bord qui pourraient le desservir : à vouloir trop bien faire, on finit par être perdu en tant que conducteur ! Par exemple, si la cinématique des compteurs numériques est bluffante, leur lisibilité laisse un peu à désirer, la faute à un trop-plein d’informations. De même, on a tendance à se perdre dans tous les menus proposé par l’écran tactile de 8,1 pouces qui trône au centre de la planche de bord, et certaines touches physiques ont parfois demandé de re-appuyer dessus une deuxième fois pour accéder à l’option souhaitée.

Gamme, tarifs et équipements

Pour rappel, le Peugeot 5008 2017 sera proposé à sa commercialisation avec deux blocs essence et deux blocs diesel. La gamme des finitions s’articule comme suit (du niveau le moins élevé au plus élevé) : Access, Active, Allure, GT-Line, et GT.

Sans surprise, l’Access est le niveau le plus dépouillé. Le 5008 Access reçoit tout de même de série l’alerte de franchissement de ligne, le régulateur-limiteur de vitesse, ou encore la reconnaissance des panneaux. Pas si mal.

L’Active ajoute notamment les antibrouillards, l’aide au stationnement arrière ou la climatisation automatique, tandis que le niveau Allure mise plus sur le look avec des jantes 18″ fournies en série, des vitres et une lunette arrière surteintées, mais également l’accès et démarrage mains libres pour la techno. Au sommet de la gamme, les GT-Line et GT se distinguent surtout par équipements typés « sport » (pédalier et repose-pied en aluminium, boucliers plus agressifs, passages de roues élargis…).

Le Peugeot 5008 2017 apparaît ainsi richement doté. Et les prix suivent puisqu’il débute à partir de 26 500 euros, pour culminer à 43 750 euros. Il coûte en moyenne 2 000 euros de plus qu’un Peugeot 3008 équivalent et, comme ce dernier, n’est pas disponible en quatre roues motrices. Le 5008 devra en tout cas faire attention au récent Škoda Kodiaq (son concurrent direct), dont les tarifs en sept places débutent à partir de 25 770 euros en essence (TSI 125 4×2) et à partir de 32 870 euros en diesel (TDI 150 4×4). Le Kodiaq a l’avantage de présenter un rapport prix/équipement (légèrement meilleur) et surtout, la possibilité d’avoir une transmission intégrale. Le Volkswagen Tiguan Allspace, bientôt commercialisé, devrait quant à lui être plus cher que le Peugeot 5008 2017, comme le Tiguan « tout court » est plus cher que le 3008.

A côté de cela, le SUV français fait bien-sûr la part belle aux nouvelles technologies. En option et en série (mais surtout en option !), elles sont nombreuses : système MirrorLink avec compatibilité Android Auto et Apple CarPlay, Hill Assist Descent Control (si vous faites du tout-chemin) couplé au Grip Control, Distance Alert, régulateur de vitesse adaptatif…

Conclusion

Pas de doute, le Peugeot 5008 2017 présente bien. C’est d’ailleurs l’une de ses qualités à bord, sans compter sa belle habitabilité. Clairement, le nouveau modèle de Peugeot a des arguments, et sa mutation en SUV devrait lui assurer un certain succès, tout en permettant à la marque française d’avoir un pied dans le segment des « grands SUV 7 places du segment C » qui commence à compter beaucoup de protagonistes.

Texte et photos : Adrien Ayffre – Le Nouvel Automobiliste

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