Le Nouvel Automobiliste
Michelin Pilot Sport 4

Découverte du Michelin Pilot Sport 4

Fort de ses 171 millions de pneus produits et de ses 112 300 employés dans le monde, le manufacturier de pneumatiques clermontois a lancé en 2016 son dernier produit sportif : le Michelin Pilot Sport 4. Un produit d’apparence idéale entre plaisir et sécurité pour les berlines premium et sportives que nous voulu découvrir sur une utilisation routière quotidienne.

Avant de partir en route avec le Pilot Sport 4, on va tout d’abord découvrir les facettes cachées de nouveau pneu. Des technologies employées aux dimensions disponibles en passant par la conception du produit, vous saurez tout sur cette enveloppe de caoutchouc du Bibendum. Le pneumatique passera ensuite au banc d’essai, en conditions réelles, sur 4 voitures très différentes les unes des autres : Citroën C6, Audi A3, BMW Série 3 et BMW Z4.

Le Pilot Sport 4 est un pneu co-développé avec Volvo, Audi et Ford. Comme pour tous ses pneus sportifs, Michelin a conçu ces gommes grâce à la compétition en s’imprégnant par exemple ici des récentes innovations en Formula E. On note par exemple que les taux d’entaillement volumiques des pneus sont presque identiques : 26,4% pour la Formula E et 26,5% pour les Pilot Sport 4. Plus la surface sculptée du pneumatique est élevée et plus le pneu est capable de collecter et de rejeter l’eau rapidement. La compétition choisie n’est peut-être pas la plus intéressante du moment mais elle permet au moins de rassembler des conditions de roulage proche des usages quotidiens, à savoir un seul type de pneu pour des revêtements irréguliers, une économie d’énergie, des performances de grip élevées et une longévité optimisée. Avec ces nombreuses contraintes et caractéristiques, la Formula E permet alors de développer une gamme commerciale en cohérence avec le marché.

Des technologies de la compétition à la route

Arrêtons nous d’ailleurs sur le Michelin Pilot Sport EV, le pneu officiel du championnat FIA de Formula E. C’est un pneu polyvalent de 18 pouces lié de près avec le marché et conçu pour être efficace dans toutes les conditions, sur sol sec et mouillé, tout en limitant sa dégradation. Il peut monter très rapidement en régime et surtout à quasiment n’importe quelle température puisqu’il a été testé à 5°C en Espagne et jusqu’à 55°C en Argentine. En cas de temps pluvieux, les ingénieurs Michelin utilisent le levier de pression interne pour booster la mise en régime. Il devient alors un pneu idéal avec une montée rapide en régime, un haut niveau de performance et une efficacité constante.

La compétition est donc le berceau de l’efficacité promise par le Michelin Pilot Sport 4. Il bénéficie de plus de la technologie Dynamic Response assurant une meilleure précision de conduite, un contrôle et une réactivité accrue. Cela consiste en une ceinture de fibre particulièrement résistante à la traction (cinq fois plus que l’acier) et légère. La force centrifuge à haute vitesse est ainsi mieux maitrisée et l’aire de contact du pneu reste constante, y compris à vitesse élevée.

La sécurité et le freinage sur sol mouillé sont également optimisés avec une sculpture modifiée et un grip supérieur. Un nouveau mélange de gomme fait son apparition avec de larges et profondes rainures longitudinales qui permettent un drainage efficace sur les sols mouillés. La longévité du pneu est donc également optimisée tandis que son empreinte énergétique est diminuée. Enfin, le Michelin Pilot Sport 4 est pourvu d’un protecteur de jante et d’un flanc en velours. Cette technologie « Michelin Premium Touch » renforce l’aspect haut de gamme du pneu avec une sensation de toucher douce comme du velours.

Particularité supplémentaire sur sa distribution, ce nouveau né est le premier pneu commercialisé en Europe directement via son site internet. Une fois achetés il est ensuite possible de faire monter ses pneus en point de vente ou à domicile par un expert. Une première qui, à défaut de produire des volumes de vente importants, montre selon Michelin des résultats qualitatifs concluants au-delà de leurs objectifs.

Ma voiture peut-elle être équipée  ?

BMW Série 3, Audi A3, Audi TT cabriolet, Mini Cooper roadster, Mercedes-Benz Classe C, BMW Z4… Les modèles ne manquent pas et on comprend très rapidement que ces pneus vont nous montrer de multiples agréments sur différentes utilisations au vu du choix hétéroclite de voitures proposées.

Mais un modèle particulier nous a fait de l’œil dès le premier regard quand Michelin nous l’a proposé à l’essai. Une voiture présidentielle toujours aussi fascinante et à côté de laquelle on ne pouvait pas passer, la Citroën C6. Un choix qui peut surprendre, surtout pour tester des pneus dont la vocation sportive est annoncée dans la dénomination du produit, mais partons immédiatement à sa découverte.

Citroën C6

« Bienvenue à bord Monsieur le Président. Monsieur est-il à l’aise ? » Il ne peut en être autrement, la Citroën C6 est un monstre de confort et impressionne malgré son âge. Onze ans après sa naissance, l’ancienne voiture présidentielle française est très loin de rougir face aux berlines concurrentes du moment et nous fait même regretter un charisme certain. Ici équipé du V6 3.0 HDi de 241 ch, la voiture ne peine pas à propulser ses quasi 2 tonnes et donne une impression de « navire » sur la route. Malgré ce poids important, le roulis est contenu en virage et on se sent collé à la route comme sur des rails. L’isolation est idéale, les pneus ne font pas de bruit et le silence règne dans l’habitacle. On se croit vraiment dans un cocon à son bord.

En augmentant le rythme, la voiture accentue son côté « navire » dans les virages mais tient toujours le cap grâce à ses fameuses suspensions hydropneumatiques dont le confort reste inégalé. Le transfert de masse reste correct pour un tel gabarit mais ne lui demandez tout de même pas d’avaler des gauche-droite trop rapides. La direction à assistance hydraulique, de plus en plus rare de nos jours, reste peu réactive mais il faut avouer que sa précision m’a surpris. Le freinage à l’inverse n’a rien d’impressionnant mais n’est pas non plus effrayant : il n’y a pas à dire, le danger semble presque inexistant et les pneumatiques ne font qu’améliorer ce sentiment de confort et de sécurité.

Audi A3 Sportback

Autre voiture, autre univers. Toujours équipée du Pilot Sport 4, la voiture absorbe énormément de sensations. Vous parler de la direction est impossible ou presque tant il est difficile de ressentir quelque chose dans le volant. Incroyablement mou, il offre un comportement déroutant de confort avec la pointe de sportivité des 150 chevaux du moteur 2.0 TDi. Il est ainsi délicat de juger les pneus sur ce véhicule tant la remontée d’information est faible. On atteint en effet très rapidement des vitesses indécentes à en faire avoir des malaises à Chantal Perrichon, sans même avoir de réel ressenti. L’auto se comporte pourtant au mieux mais on se demande vraiment où se situe la limite d’adhérence des pneumatiques. La prudence peut donc être le maître mot pour ne pas se faire surprendre mais Audi ayant co-développé ce pneu avec Michelin, il n’est pas difficile de se rendre compte qu’il est parfaitement adapté à la voiture. Mettre la voiture en appui dans des virages à fortes vitesses ne bouscule pas du tout le comportement et invite seulement la voiture à avaler des kilomètres dans un grand confort et à un rythme de croisière soutenu.

BMW Série 3 (F30) 320d

On retrouve dans cette voiture tout l’inverse de l’Audi. La fameuse propulsion munichoise redonne clairement le sourire et on se sent beaucoup plus maître de la voiture que dans l’aseptisée Audi A3. À noter que l’ESP se déclenche de temps en temps lors d’accélération mais sans pour autant ressentir le moindre déhanché ou bruit de glissement. Le 0 à 100 km/h est en tout cas rapide et efficace avec un départ stable et un train arrière qui ne bronche pas. Les pneumatiques restent collés au sol tout en offrant ensuite un grand confort en voyage, y compris en empruntant de sinueuses départementales. Contrairement à d’autres pneus beaucoup plus tendres, on retrouve des sensations qui métamorphosent la voiture : on sait où va le véhicule, même à vitesse élevée, sans forcément prendre de risque. Le comportement est agréable avec un roulis maintenu et une agilité agréable. Sur ce véhicule, les Pilot Sport 4 manquent peut-être un tout petit peu de rigidité sur les flancs pour prononcer l’aspect sportif des enveloppes, mais l’avancée est positive par rapport à la version précédente.

Un roadster deux places, un capot immense abritant un moteur 3 litres  et 306 chevaux, une boîte DKG accompagnant le tout : pas de doute nous avons affaire à une vraie sportive. Après une accélération collant le sourire au visage et un bruit attachant, on découvre une tenue route irréprochable. La voiture enchaîne les virages avec une précision et une vivacité indiscutables. La direction est très vive et les flancs des pneus plus durs que sur les Pilot Sport 3 font leur part du travail en dévoilant tous leurs atouts, surtout dans les nombreux virages de départementales. Je n’ai pas eu la possibilité de pousser la voiture dans ses retranchements sur route ouverte mais on sent un réel potentiel avec une remontée d’information particulièrement saisissante dans le volant et surtout le bassin. Le véhicule encaisse des freinages importants avec une une stabilité rassurante pour pouvoir placer correctement l’avant de l’auto en début de courbe et sortir très rapidement du virage. L’appel du deuxième virage se fait ensuite très vite ressentir et là encore l’efficacité est redoutable. L’enchaînement de courbes ne déçoit pas et nous dévoile l’efficacité et la rigidité du châssis ainsi que du grip constant des pneus. L’addiction aux enchaînements arrive ensuite particulièrement rapidement et appelle à la vigilance pour ne pas se faire rattraper par la vitesse. Mais, inévitablement, le tandem voiture-pneus offre un plaisir sauvagement attachant.

Qu’importe la voiture, les performances et l’efficacité restent bien présentes. Le pneu semble très bien remplir son rôle même s’il est encore difficile de le comparer à la concurrence sur un essai routier suffisamment court pour ne pas me permettre de dévoiler les détails de ces pneumatiques. Les prestations promises semblent en tout cas au rendez-vous : sportivité, confort et sécurité. L’équipementier clermontois renouvelle de plus toutes les qualités de ses pneus sans faire de compromis avec l’appellation maison « Michelin Total Performance ». L’économie d’énergie et la longévité sont à mettre à l’épreuve mais quelque chose me dit qu’il n’y aura pas de quoi être déçu par ce nouveau produit auvergnat.

Michelin Pilot Sport 4

Crédit photos : Romuald Terranova pour Le Nouvel Automobiliste

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