Le même dessin et la même philosophie depuis plus de 60 ans : c’est ce qui s’appelle faire preuve de constance ! Dans l’histoire de l’automobile, rares sont les modèles qui, comme la Mini Cooper, peuvent en dire autant. Alors quand celle-ci passe à l’électrique, c’est un changement ! Est-ce pour autant une évolution à-même de bouleverser les habitués de la petite anglaise ? Pour répondre à la question, nous avons essayé la Mini Cooper SE.
Mini Cooper SE électrique : est-ce qu’elle ressemble toujours à une Mini ?
Une petite devinette, pour commencer : qu’est-ce qui ressemble le plus à une Mini Cooper ? Une Mini Cooper électrique pardi ! Le toit plat, les phares globuleux… Ne cherchez pas, tout est là. En fait, la Mini Cooper SE se distingue de son équivalent thermique par de menus détails, comme ses écussons jaunes ou sa calandre pleine. Les fans peuvent donc être rassurés : la Cooper SE reste une Mini. Les autres pourront quant à eux continuer d’adorer la détester ! Car oui, la Mini Cooper fait partie de ces voitures qui ne laissent pas indifférent, aussi bien en termes de design que d’image. Facilement qualifiée de « voiture de bobos » ou de « voiture de filles », la Mini Cooper se coltine effectivement bien des clichés !
Dans notre configuration d’essai (couleur British Racing Green à l’extérieur ; cuir beige à l’intérieur), la Mini Cooper SE assume son côté bourgeois. Cela lui va bien et lui permet en plus de faire ressortir ses origines anglaises. Un héritage que la Mini électrique s’efforce de conserver, aussi bien à l’extérieur (vous aurez relevé le motif « Union Jack » dans les feux) qu’à l’intérieur, semblable à celui d’une Mini classique. Il y a tout de même un petit changement : la dalle numérique derrière le volant, qui vient remplacer les compteurs classiques. Plus bas, les sièges sport et la qualité de fabrication surprennent agréablement, alors que le coffre déçoit. Pourtant, l’intégration de la batterie ne grève pas son volume (211 dm3). Quand nous vous disions que la Cooper SE restait la même ! Comme son homologue thermique, elle flatte le regard mais limite la place à bord.
A ce stade, vous vous en doutez : c’est sur le plan de la conduite que la Mini Cooper SE marque la différence.
Mini Cooper électrique : est-elle toujours aussi marrante à conduire ?
Il est temps de mettre le contact en appuyant sur le basculeur situé, comme dans toutes les Mini, au bas de la console centrale. Sans aucun bruit, la Mini Cooper SE s’éveille. Seule une mélodie que l’on prêterait volontiers à un vaisseau spatial vient signaler le démarrage du moteur. Un effet sonore amusant au début, fatiguant à la longue… Niveau conduite, cette Mini Cooper SE se montre très ludique. Grâce à son puissant freinage régénératif (qui peut être plus ou moins « fort » selon le mode choisi – « Green » ou « Green + »), nous ne sollicitons quasiment pas la pédale de frein, surtout en ville.
Pour le reste, la direction très précise et la tenue de route hors-pair en font bien une Mini… au même titre que la fermeté de ses suspensions ! Nous ressentons effectivement toutes les imperfections de la route que cela soit dans le volant ou dans le bas du dos. La Mini Cooper SE est également desservie par son poids (+ 145 kg par rapport à une Cooper S « classique », soit 1 365 kg). De fait, elle possède un comportement routier un peu plus pataud. L’embonpoint se fait surtout sentir dans les enchaînements de virages, mais son centre de gravité bas permet heureusement de compenser ses quelques kilos en trop. Finalement, la Mini électrique conserve le côté joueur de son homologue thermique.
Arrêtons-nous d’ailleurs quelques instants sur ses composants : la Mini Cooper SE dispose d’une batterie d’une capacité de 32,6 kWh, dont 28,9 utiles. Elle alimente un moteur électrique qui développe l’équivalent de 184 ch (135 kW) et « promet » une autonomie située entre 225 et 235 km en cycle WLTP. Nous avons enregistré une consommation moyenne de 14 kWh/100 km qui donnerait donc plutôt, dans les faits, une autonomie d’environ 200 km. C’est moins que la fourchette annoncée, et c’est trop peu par rapport à une Renault Zoé, une Peugeot e-208 ou même une Fiat 500e, annoncée pour 320 km d’autonomie. La Mini Cooper SE a cependant pour elle une consommation très maîtrisée : c’est même l’un des modèles les moins énergivores du marché.
Concernant la recharge, la Mini Cooper SE peut recevoir jusqu’à 11 kW sur sa prise Type 2 en courant alternatif et jusqu’à 50 kWh sur sa prise Combo CCS en courant continu. Dans ce dernier cas, comptez 35 minutes pour recharger la batterie à 80 % (en partant de 0) et 1h25 pour atteindre les 100 %. Sur les bornes de 11 kW (les plus nombreuses aujourd’hui en France), il faudra compter 3h30 pour recharger intégralement la batterie. Sur secteur comptez une bonne demi-journée (13h).
Mini Cooper électrique : est-elle toujours aussi chère ?
Mini a fait le choix d’une gamme très simple pour sa Cooper SE : seuls deux niveaux d’équipements sont disponibles, Greenwich et Yours. Le premier est affiché à 37 600 euros sans les options et le second à 40 800 euros. Ne tournons pas autour du pot : la Mini Cooper SE est chère. Néanmoins, si l’on déduit le bonus de 7 000 euros et que l’on compare avec une Mini Cooper S « tout court » équipée de la boîte automatique, la différence de prix n’est « que » de 2 100 euros. Cela reste une différence élevée en soi, mais finalement assez « maîtrisée » par rapport à d’autres modèles de marques concurrentes.
Pour continuer les comparaisons, une Peugeot e-208 par exemple, en version haut de gamme GT, dépasse les 37 000 euros. Une Renault Zoé R135 est à 36 600 euros. Pas si éloigné, donc, de la Mini… Les deux françaises disposent cependant de 5 portes, sont moins puissantes et ont des autonomies WLTP supérieures (340 km pour la Peugeot, 390 km pour la Renault). La réelle concurrente de la Mini Cooper SE semble aujourd’hui être la Honda e, car disposant d’une capacité de batterie ainsi que de prix similaires.
En définitive, la Mini Cooper SE n’est sans doute pas l’achat le plus raisonné qui soit, et en ce sens, c’est bien une Mini ! Corollaire positif : elle profite d’un comportement routier agréable et d’une bonne dose de charme. Mais elle constitue surtout, pour le constructeur anglais, une première entrée en matière dans l’électrique : un modèle de transition, après le quasi-prototype « sur le marché » qu’était la Mini E en 2010. Il est probable que la future génération de Mini, attendue pour 2023, ait dès sa conception été envisagée en version électrique, ce qui n’est pas le cas de cette Mini Cooper SE. De fait, les prestations devraient être meilleures et la transition, plus aboutie.