Le Nouvel Automobiliste
DS 7 Crossback 1 e tense eddy

Essai DS 7 Crossback E-Tense : l’hybride des superlatifs

DS 7 Crossback 1 e tense eddy

Saviez-vous que les voitures françaises les plus puissantes du moment étaient hybrides ? Nous ne parlons pas de la Peugeot 508 PSE, qui arrivera plus tard avec ses 360 ch, ni, évidemment, de la thermique Alpine A110 S, sans doute la plus chère des françaises mais disposant de « seulement » 292 ch… Mais du nouveau DS 7 Crossback E-Tense et de son cousin le Peugeot 3008 Hybrid4. De ce dernier, le DS 7 Crossback hybride rechargeable reprend la mécanique de 300 ch. Il compte sur son style affirmé (voire ostentatoire, à vous de voir) et sa présentation premium pour s’en distinguer. Est-ce suffisant malgré le restylage du Peugeot 3008 ? Le luxe à la française est-il tout entier incarné dans ce SUV Hybride rechargeable ? Qui dit luxe dit champagne, direction la région éponyme pour l’essai du DS 7 Crossback E-Tense 4×4 !

Design DS7 Crossback : chrome to be alive

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Il y a maintenant trois ans que DS Automobiles a véritablement sorti son premier modèle, coiffant une gamme jusqu’alors composée d’ex-Citroën rebadgées lors de leur restylage (DS 3 et DS 4). Autant dire que le DS 7 Crossback était important, en tant que porte-étendard de la jeune marque. Reprenant dans les grandes lignes les traits caractéristiques du concept DS Divine, ce SUV arrive encore à accrocher le regard par sa prestance intacte.

La peinture bleu encre de notre modèle d’essai lui sied particulièrement, car en plus de changer du classicisme du noir, cette teinte met encore plus en évidence les nombreux éléments chromés. Large calandre qui s’étend sous les projecteurs et jusqu’aux feux de jour à LED verticaux, contour de vitres latérales, poignées, joint soulignant et liant les feux arrière… Il faut que ça brille ! Pour ceux qui trouveraient cette abondance de chrome trop bling-bling, la version Performance Line voit tous ces éléments précités remplacés par du noir pailleté, tout simplement.

Ce qui fait la force du design du DS 7 Crossback, c’est aussi ce sens du détail. Par exemple la cinématique des 3 projecteurs des phares, qui pivotent chacun leur tour au démarrage, capte toujours le regard. Les éléments en volume façon écailles à l’intérieur des feux leur donnent aussi une dimension particulière, tout droit sortie du concept DS E-Tense. Suffisamment distinctif pour se faire remarquer mais avec assez de bon goût pour garder des lignes pas sur-dessinées, le DS 7 Crossback passe les années sans vieillir et garde son look intact sur cette version PHEV, à l’exception d’un logo et d’une trappe de recharge, du même format que la trappe à essence sur la droite.

A bord du DS7 Crossback : l’Opéra sans fausse note ?

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Une particularité de la gamme DS est de proposer différentes ambiances intérieures, nommées en référence à des quartiers de Paris (Bastille, Rivoli, Opéra, et plus récemment Louvre). Nous avons eu une inspiration Opéra brun Azélan, la plus chère du lot, avec son cuir havane et sa sellerie façon bracelet de montre (une signature de la marque). Cette configuration nous permet d’apprécier pleinement le raffinement et la personnalité de l’habitacle. Le dessin du tableau de bord en mettait plein les yeux à sa sortie. C’est toujours le cas malgré les progrès et la modernité de la concurrence et le design est plus harmonieux à notre sens que celui de l’intérieur du DS 3 Crossback. Aérateurs triangulaires, montre BRM au sommet de la console centrale qui pivote au démarrage, ordinateur de bord numérique et écran central tous les deux de de 12 pouces… Modernité, classicisme et qualité se marient pour offrir un espace distinctif.

Qualité… c’est toutefois vrai pour la majeure partie des éléments, mais un peu moins pour les plastiques les moins visibles comme les rangements de contre-portes (au moins garnis de moquette !) mais aussi pour les commandes disposées le long du levier de vitesses. Leur design en « guillochage façon clous de Paris » est certes très joli, mais le charme se rompt au toucher de la décoration qui l’entoure, en plastique qui imite pourtant très bien visuellement le métal chromé. Toujours sur cette partie en particulier, l’ergonomie laisse à désirer. Manipuler les 4 vitres électriques à cet endroit n’est pas instinctif car en plus d’être sous la main droite (en soit, on peut s’habituer à cet emplacement comme sur une Peugeot 206…), elles sont réparties de chaque côté.

En prenant un peu de recul sur cet habitacle, l’espace à vivre est en tout cas chaleureux et accueillant. A l’avant, le passager devra toutefois composer avec une console centrale trop large qui empiète sur l’espace aux jambes en largeur. A l’arrière, c’est l’occupant du milieu qui déplorera la présence de la console d’aération. Mais au moins le plancher plat lui permettra de trouver une position certes moins confortable que celle de ses compagnons latéraux, mais décente. Sur notre modèle, les deux parties de la banquette s’inclinent électriquement, un raffinement rare qu’on retrouve par exemple sur la Jaguar F-Pace. Quant au coffre, il ne perd pas sa généreuse capacité et maintient ses 555 litres de chargement. De quoi engouffrer les bagages de 4 personnes. Dans le faux plancher, on loge le câble de recharge dans un emplacement dédié.

Le DS 7 Crossback sur la route : pas deux d’E-Tense !

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Rejoint en juin dernier par une itération 225 ch à deux roues motrices, le DS 7 Crossback E-Tense 4×4 fut la première proposition hybride du SUV. Lancé il y a un an, il joue la carte de la performance avec ses 300 ch cumulés et ses 4 roues motrices. 520 Nm de couple, un 0 à 100 en 5,9 secondes, la fiche technique est alléchante. Concrètement, le fer de lance de DS Automobiles est mu par un moteur essence PureTech 200 ch et par deux moteurs électriques, l’un à l’avant développant 110 ch et un second à l’arrière offrant 112 ch. La batterie de 13,2 kWh autorise une autonomie en électrique de 58 km en cycle mixte (donc pas de malus au poids !) et une vitesse jusqu’à 135 km/h sans utiliser une goutte d’essence.

Dans les faits, selon les conditions et le mode choisi, le moteur thermique pourra se réveiller assez vite et manquer de discrétion en démarrant à basse vitesse. Mais il a ensuite le mérite d’officier en silence. Grâce au travail d’insonorisation et notamment au vitrage feuilleté, le DS 7 Crossback offre un environnement acoustique excellent, en électrique comme en thermique. Et ce même en mode Sport. Ce mode implique que le moteur thermique monte plus haut dans les tours avant de changer de rapport, ce qu’il fait sans provoquer de hurlement excessif de la mécanique. On peut également changer les rapports de l’efficace boîte automatique EAT-8 via les palettes au volant, plus élégantes que celles du Citroën C5 Aircross (en Hybrid 225 ch). On relève quelques tremblements en revanche, heureusement ponctuels.

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Outre ce mode, qui n’est pas le plus souvent utilisé sur un véhicule hybride mais qui libère le potentiel des trois moteurs, il existe les modes Confort, Hybrid et EV. Le confort justement passe par l’amortissement piloté par caméra, qui anticipe le profil de la route en ajustant en conséquence chaque amortisseur indépendamment. En effet, c’est confortable, mais revers de la souplesse qui évite les remontées brutales, on est un peu secoué sur routes abimées, à la manière d’un Peugeot 3008. Comme leur nom l’indique, les modes Hybrid et EV fonctionnent respectivement en alternance sur les différents modes de propulsion, et en tout électrique. Ces deux modes promettent les consommations les plus basses. Batterie chargée, sur un trajet de 45 km, nous avons consommé 0,2 litres aux 100 ! Pour économiser l’énergie électrique et l’utiliser plus tard, en ville par exemple, il y a aussi une fonction e-SAVE. Les données et la gestion énergétique sont accessibles dans un menu spécifique qu’on atteint via un bouton dédié.

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En termes moins descriptifs, nos impressions de conduite sont positives. Le DS 7 Crossback propose malgré son poids un bon dynamisme sans prise de roulis excessive, en offrant constamment un niveau de confort plus que satisfaisant. L’association des moteurs et leur fonctionnement offrent une conduite remarquable de souplesse, à l’aide d’une boîte EAT8 discrète et pertinente dans ses changements de rapports. En revanche, le dosage du freinage s’avère parfois peu naturel, notamment en conduite sportive où l’on ressent trop de mollesse. Le mode B qui accentue le frein moteur facilite heureusement les choses en limitant l’utilisation de la pédale de frein.

Equipements du DS 7 Crossback Grand Chic : à chaque Chic son choc

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Chic, Sport Chic, Grand Chic. Outre les versions Performance Line, ce sont les noms des finitions du DS 7 Crossback. Ces finitions se complètent d’une « inspiration », ou en des termes moins enluminés d’une ambiance intérieure de série ou en option. Notre Grand Chic se positionne au sommet de la gamme, se dote de l’inspiration Opera Brun Alezan optionnelle et reçoit une panoplie d’options la hissant parmi les configurations les plus chères du catalogue DS Automobiles.

La dotation de série est à l’avenant. Elle comprend les jantes 19 pouces, remplacées par des jantes 20 pouces sur notre modèle. La suspension adaptative est également de série sur la finition Grand Chic, ainsi que les phares full-LED adaptatifs. Cette version reçoit le pack sécurité étendue, qui comprend la surveillance active d’angle mort, la reconnaissance des panneaux de signalisation, l’alerte active de franchissement involontaire de ligne et l’alerte vigilance conducteur. Cette dernière fonctionne en observant l’attention du chauffeur via des capteurs infrarouge situés derrière le volant, des caméras au niveau du rétroviseur, et un système analysant la trajectoire du véhicule dans sa voie. Entrée et démarrage main libres complètent les équipements fournis, comme la navigation et l’instrumentation numérique 12 pouces. Nous avons pu tester la caméra de recul grand angle et avons regretté sa définition quelconque : c’est parfois un peu flou et l’aide visuelle directe s’impose alors.

Malgré cette liste longue mais non-exhaustive d’équipements, l’addition peut grimper bien plus haut, et rapidement. Notre version, pourtant haut de gamme, recevait plus de 11 000 euros d’options ! En écartant la peinture métallisée et l’ambiance intérieure, le facultatif mais agréable toit ouvrant, certains équipements brillent par leur absence dans la dotation de série. C’est le cas des sièges chauffants (et massants), parfois proposés chez des généralistes sans supplément, ou du système d’aide au stationnement. Choisir le pack incluant la conduite autonome de niveau 2 nous semble indispensable sur ce genre de véhicules. D’autant qu’elle est convaincante. Ce système s’est montré efficace pendant nos tests et met en confiance le conducteur sur les longs trajets, il serait dommage de s’en priver. La fameuse vision nocturne, issue de la Peugeot 508 et désormais proposée sur les nouveaux 3008 et 5008, est elle aussi en option. Elle est capable de repérer des êtres vivants et les signale visuellement et par un son. Malheureusement, elle est inutilisable sous la pluie et c’est bien dommage (c’est une caméra, et toute caméra mouillée est inutile…). Avec des phares LED adaptatifs, pas sûr qu’elle soit en tout cas très utile même en rase campagne, mais on n’en fait jamais trop pour la sécurité !

Prix DS 7 Crossback : sûr de lui mais pas prétentieux.

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DS 7 Crossback thermique à partir de 35 300 € ;
DS 7 Crossback hybride 225 ch (Performance Line) à partir de 51 200 € ;
DS 7 Crossback hybride 300 ch 4×4 (Performance Line) à partir de 56 700 €
Modèle essayé : DS 7 Crossback Grand Chic inspiration E-Tense 300 4×4 à 62 100 € hors options soit 73 840 € incluant les options suivantes :

  • Inspiration Brun Alezan à 2 700 €
  • Peinture nacrée bleu encre à 1 000 €
  • Jantes alliage 20 p Tokyo à 1 090 €
  • Sièges avant massants à 300 €
  • Sièges avant chauffants à 550 €
  • Toit ouvrant panoramique à 1 450 €
  • Climatisation automatique bizone étendue à 250 €
  • DS Connected Pilot et DS Driver Attention Monitoring à 1 450 €
  • Pack DS Urban à 700 €
  • Pack DS Night Vision à 1 250 €
  • Hifi System Focal Electra à 1 000 €

Concurrence
Long de 4,57 m, le DS 7 Crossback se situe à mi chemin entre deux tailles « classiques » de SUV. Par exemple entre un Range Rover Evoque de 4,37 m et un BMW X3 de 4,71 m. Il est toutefois plus proche des Mercedes-Benz GLC (4,66 m) et Audi Q5 (4,68 m). Ces quatre SUV premium sont tous disponibles en hybride rechargeable de 300 ch. Le DS 7 Crossback propose la suspension la plus sophistiquée, mais ses autres équipements sont tous disponibles sur les allemands et l’anglais, moyennant un passage dans la longue liste d’options. On remarque alors que l’écart tarifaire se creuse en faveur du français, sauf dans le cas du « petit » Land Rover. Pour trouver encore moins cher, il faut se tourner vers le Peugeot 3008 doté du même ensemble mécanique que le DS 7 Crossback. On y perd un peu en prestance et en exclusivité mais on y gagne en dynamisme… et au portefeuille : débutant à 55 400 € en GT Pack, le 3008 Hybrid4 toutes options coûte 13 000 € de moins que le DS 7 Crossback essayé !

  • Range Rover Evoque P300e HSE à 71 564 € à équipement équivalent
  • BMW X3 xDrive30e 292 ch Luxury à 76 150 € à équipement équivalent
  • Mercedes-Benz GLC 300e 4Matic Avantgarde Line à 74 850 € à équipement équivalent
  • Audi Q5 50 TFSI e Avus à 74 710 € à équipement équivalent
  • Peugeot 3008 Hybrid4 300 ch GT Pack à 60 250 € à équipement équivalent
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Au bout d’un an de commercialisation, la version E-Tense 4×4 représente 42% des DS 7 Crossback vendus. Nul doute que les avantages fiscaux contribuent au succès de cette motorisation hybride rechargeable, notamment auprès des entreprises. Si l’on regarde du côté de la déclinaison hybride deux roues motrices, 35% des ventes de DS 7 Crossback PHEV 225 ch sont en effet des ventes à professionnels, le plaçant à la 9e place des véhicules électrifiés vendus en B-to-B. Mieux encore pour la marque, ce SUV est le 2e véhicule PHEV sur le marché français, toutes catégories confondues. Mais avec un prix inférieur et des prestations similaires, sur le papier en tout cas, son cousin le Peugeot 3008 Hybrid lui vole la première place (4 890 immatriculations contre 3 382 pour la DS entre janvier et septembre 2020). DS Automobiles se retrouve donc encore coincé entre des premiums à haute valeur résiduelle et un cousin technique qui lorgne du côté du premium, qui vient tout juste d’être rafraîchi et est proposé bien moins cher. Cela ne retire rien aux qualités intrinsèques du DS 7 Crossback, qui se montre encore mieux insonorisé, offre plus de standing et de raffinement et reçoit une suspension plus sophistiquée (mais pas systématiquement plus convaincante).

Galerie Photos DS 7 Crossback

Texte et crédit photos : Thibaut Dumoulin pour Le Nouvel Automobiliste

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