Le Nouvel Automobiliste
Kia Niro hybrid LNA Thibaut Dumoulin (3)

Essai Kia Niro hybrid Premium : Séoul roule cool

Kia Niro hybrid LNA Thibaut Dumoulin (3)

Hybride simple, hybride rechargeable ou électrique ? Comme Hyundai avec son Kona, ce ne sont pas « 2 Niro » mais 3 que Kia commercialise ! Entre la version 100 % électrifiée et un lourd PHEV qui impose aussi quelques contraintes, nous avons opté pour l’hybridation simple, supposée la plus polyvalente et facile d’utilisation, mais aussi la moins chère. Mais si son agrément nous a surpris, ce n’est pas forcément en bien…

Design Kia Niro hybride : the power to surprise ?

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Le restylage du Niro, survenu il y a un peu plus d’un an, lui a donné un bon coup de jeune avec pas grand chose. Les phares en amandes remontant haut sur les ailes sont toujours là et surplombent des jolis inserts noir laqué en forme de flèches intégrant les feux de jour. Les nervures sur le capot façon nouvelle Citroën C4 et C5 Aircross peaufinent le style et lui confèrent une allure dynamique.

Si l’on retrouve les mêmes ornements en bas du pare-choc autour des feux antibrouillard, l’arrière est en revanche plus massif, large et tout à l’horizontale. La signature lumineuse à LED des feux allègent toutefois virtuellement le dessin de ces deux gros blocs.

De profil, la silhouette est équilibrée, sans fantaisie mais bien proportionnée et portée par des jantes 18 pouces pas déplaisantes à regarder. Long de 4,36 m, soit une longueur de berline compacte, haut de 1,54 m, le Niro est d’un gabarit réduit face à ses rivaux SUV qui pullulent sur nos routes.

A bord du Kia Niro hybride : le sens de l’accueil et quelques écueils

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En entendant le claquement sec des portes et en découvrant l’habitacle, nos premières impressions ne nous ont pas marquées par une quelconque sensation d’une qualité premium… Mais c’est normal, si chez les généralistes la présentation intérieure et les matériaux n’ont eu de cesse de progresser (à part sur les citadines), Kia n’a pas la prétention de se hisser vers le premium (l’Opirus n’aura pas marqué les annales dans sa vaine tentative de montée en gamme !) et la marque, qui vient de loin, a déjà beaucoup progressé, en peu de temps de surcroit. Il suffit de regarder ce que le constructeur est capable de proposer en montant dans une Stinger

Dans le Niro en tout cas, l’heure n’est pas encore à la fantaisie mais le style et l’ergonomie sont, de fait, classiques et les plastiques simples sans faire toc. Le bandeau décoratif noir laqué est (heureusement !) souligné d’un insert gris argenté et orné de motifs texturés. Cela ne l’empêche pas de refléter le soleil directement dans les yeux du conducteur à certaines heures de la journée.. Notre exemplaire recevait une sellerie cuir, un matériau que l’on retrouve également sur les accoudoirs, et d’un pédalier en alu qui rompt la morosité qu’inspire la couleur noire s’étalant partout dans l’habitacle.

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En termes d’espace, on est à l’aise dans le Kia Niro, que ce soit à l’avant, avec des rangements généreux dans la console centrale et les contre-portes, ou à l’arrière, où le plancher est presque plat et l’espace aux jambes assez impressionnant.

On a toutefois immédiatement l’impression que le coffre en a fait les frais. Sur le papier, avec 436 litres, il n’est pas ridicule. Mais son seuil de chargement assez haut et la faible hauteur sous tablette donnent l’impression qu’il est rikiki. Entre les cadeaux de Noël et les sacs de voyages, nous avons en effet été obligés de faire squatter la banquette arrière par une partie de nos bagages !

Essai Kia Niro hybride : bobards de Niro

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Jusqu’à présent, à l’arrêt, le Kia Niro hybride ne nous inspirait rien de particulier. Et c’était peut-être mieux ainsi… Car les 700 km qui ont suivi ne nous ont pas vraiment emballés (contrairement aux cadeaux entassés dans le coffre). Avant de vous faire part de nos griefs mais aussi de ce qui nous a plu, faisons un dernier tour 100% objectif du véhicule avec sa fiche technique. Il s’agit du Niro hybride « simple » (le Niro est également disponible en hybride rechargeable et en 100% électrique), doté d’un moteur thermique 4 cylindres essence de 1 580 cc développant 105 ch et d’un moteur électrique de 43,5 ch, pour une puissance cumulée de 141 ch et un couple max. de 265 Nm. Poids de l’ensemble : une tonne et demi ; 0 à 100 km/h : 11,5 secondes. Personne ne s’attendait ne serait-ce qu’à un minimum de sportivité ? Tant mieux !

Ceci étant dit, ne pas rechercher le dynamisme n’exclut pas de vouloir de l’agrément de conduite. Et c’est dans ce domaine que le Niro nous déçoit. Au démarrage, le moteur thermique se met bruyamment en route pour monter en température. Soit, c’est normal. Mais en mode « normal » justement, on s’attendait à une douceur d’utilisation qui ne s’est manifestée que lors des rares phases de conduite en tout électrique (principalement en ville, et plus généralement sur du plat sans solliciter l’accélérateur). Le reste du temps, nous avons dû composer avec les à-coups au freinage (pas très facile à doser d’ailleurs) générés par la boîte. Il s’agit pourtant d’une boîte à double embrayage 6 vitesses. Vraiment ? Une boîte à variateur de chez Nissan fait mieux ! La CVT (Transmission à Variation Continue), qu’on trouve aussi et surtout chez Toyota, souffre d’un désagrément qu’on retrouve étonnamment sur la DCT6 de notre Kia Niro : ça mouline, ça hésite, c’est mou et dès qu’on sollicite l’accélérateur, ça monte dans les tours en braillant. Pour la conduite zen, c’est raté !

Alors quitte à ne pas pouvoir rouler pépère en toute quiétude, autant mettre le mode sport ! Le niveau sonore est encore pire, mais au moins, on n’a pas l’impression de conduire un veau (appelons un chat un chat, et un veau un veau…) et, même si l’on s’est retrouvés dans des situations délicates (impossible d’atteindre les 130 sur autoroute et de finir notre dépassement…), la conduite est moins laborieuse une fois ce mode enclenché.

La douceur ne se retrouve pas non-plus dans les sièges ni dans la suspension. Sans souffrir comme sur un banc d’église, on est quand-même pas mal remué par les suspensions sautillantes. En s’élançant sur l’autoroute, on profite d’un peu de répis, les mouvements de caisse étant moins prononcés et les chocs mieux absorbés. Mais bruits de roulement et d’aérodynamique (rétroviseurs) apparaissent.

Et là vous allez nous dire « Oui mais sur une hybride le plus important ce n’est pas l’agrément de conduite, c’est la consommation ! ». Et vous aurez en partie raison. Sauf que sur la première partie de notre trajet, constitué aux trois quarts d’autoroute, le reste de ville, nous avons consommé 7,6 litres / 100 km. Tout ça pour ça… Heureusement, notre consommation moyenne totale s’est établie à 7 litres aux 100, grâce au trajet retour effectué sur le réseau secondaire qui nous a demandé seulement 6 litres aux 100. En roulant principalement en ville, on peut descendre cette valeur d’encore un litre, enfin une info qui nous donne vraiment le sourire !

Équipements du Kia Niro : appellation Premium prétentieuse ?

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Et pour continuer sur cet élan de positive attitude, enchaînons avec la dotation. Sur cette finition haut de gamme baptisée explicitement Premium, la seule chose qui nous a manqué (toujours à cause de ces fichus cadeaux de Noël) est le hayon électrique et une ouverture du coffre mains libres. Pour le reste, tout était présent pour notre trajet hivernal, notamment les sièges avant chauffants et le volant proposant également sa propre source de chaleur, les feux de route automatiques, le système audio JBL, l’éclairage d’ambiance ou encore les radars de stationnement et la caméra de recul. L’écran tactile central affiche une diagonale de 10,25 pouces, et l’ordinateur de bord, par lequel on programme aisément les aides à la conduite, entre autres, 7 pouces.

La seule option disponible sur cette finition est un pack regroupant un toit ouvrant et les sièges ventilés, dont nous ne disposions pas. Au niveau technologies de sécurité, la panoplie est complète, avec une alerte de trafic transversal en marche arrière, l’alerte de véhicule dans l’angle mort et l’habituel système de freinage automatique. Le Kia Niro hybride Premium dispose aussi de l’aide au maintien dans la voie qui, couplé au régulateur de vitesse adaptatif et à l’assistance à la conduite dans les embouteillages, permet au véhicule de rouler sans notre intervention, même sous la pluie. Le système est globalement convaincant mais le régulateur peine à revenir à sa vitesse initiale quand un véhicule s’est interposé. On est tenté d’accélérer soi-même, mais pour le peu qu’on soit en côté, il ne se passe pas grand chose puis à force d’accélérer, le régulateur adaptatif se déconnecte tout seul…

Nous tenons à souligner la présence d’un équipement absolument génial dont devrait disposer chaque véhicule : au feu ou dans les bouchons, quand le véhicule arrêté devant nous redémarre, une alerte nous signale que la circulation a repris. Super pour les étourdis, les endormis et ceux et celles qui cherchent quelque chose dans la boîte à gants ou dans leur sac à ce moment-là ! Deuxième chose que nous n’avons pas pu nous empêcher de remarquer, le Kia Niro émet un bip au recul, comme les manœuvres s’effectuent souvent en mode électrique. Un bruit à peine plus subtil que celui d’un camion, dont nous vous proposons par pur altruisme de découvrir l’origine ici :

De rien.

Prix Kia Niro hybride : peu de concurrence, encore moins d’options

Kia Niro hybrid LNA Thibaut Dumoulin (45)

Kia Niro à partir de 29 190 €
Modèle essayé : Kia Niro hybrid Premium à 35 190 € hors options, soit 35 840 € incluant la peinture métallisée Bleu Lagon (650 €)

Concurrence
Des SUV, ce n’est pas ça qui manque sur le marché ! Des SUV à hybridation simple, c’est déjà plus rare ! Il faut se tourner vers la concurrence asiatique, à commencer par une japonaise, le Toyota C-HR. Proposé à 36 000 euros en finition GR Sport, il affiche 3 cm de plus en longueur et pourtant un coffre encore plus petit (377 litres) et un déficit de puissance sur le papier (122 ch, mais son agrément compense)… ainsi qu’un équipement moindre ! Sur la même base mécanique que le Kia Niro Hybride existe également une autre coréenne, la Hyundai Kona hybride, plus petite de 20 cm mais 3 000 euros moins cher à équipement similaire.


Bilan de l’essai Kia Niro hybride

L’exploit du Niro, c’est de se décliner dans 3 variantes électrifiées partiellement et totalement mais aussi de proposer une garantie 7 ans / 150 000 km. Mais nous devons avouer avoir attendu plus que ce que nous a offert le Niro hybride pendant cet essai. Certes, l’équipement est complet et l’espace ne manque pas à bord, mais ça ne fait pas oublier l’expérience de conduite plus agaçante que relaxante. Nos seuls moments de plaisir dans ce véhicule ont été lors des phases 100% électriques. Alors pourquoi ne pas plutôt se tourner vers un e-Niro électrique ?

Galerie photos Kia Niro Hybride

Crédit photos : Thibaut Dumoulin / Le Nouvel Automobiliste

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