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Essai Mini Countryman SE ALL4 : toujours dans la course ?

Lancé en 2017, le Mini Countryman hybride rechargeable a osé tenter l’aventure sur un marché encore fébrile. En 2020, la marque britannique a voulu donner un coup de jeune à son petit SUV urbain en lui collant un restylage et une mise à jour de son moteur hybride rechargeable. Du coup, avec cette actualisation, le Mini Countryman est-t-il encore dans la course ou s’est-il fait rattraper ? A-t-il toujours son pouvoir d’attraction so british ? Réponse dans notre article qui nous a permis de le tester sur toutes les types de route.

Un restylage léger mais qui lui donne plus de personnalité

Lorsqu’il est sorti en 2010, le Mini Countryman de première génération a fait couler de l’encre. Même si les codes stylistiques de la marque britannique étaient respectés, son côté surgonflé à la testostérone n’avait pas forcément le vent en poupe. Mais force est de constater que ce petit SUV urbain a su se frayer un chemin. La seconde génération arrivée sur le marché en 2017 a confirmé sa position. Mais il lui fallait un petit coup de bistouri pour lui redonner du pep’s.

Et c’est chose faite depuis Mai 2020. Alors bien entendu comme tout restylage, cela reste subtil. On notera par exemple le pare-chocs avant redessiné lui donnant plus de caractère ou encore des optiques légèrement retravaillées qui intègrent les feux de jour à LED. Mini rend également hommage aux terres natales de la marque, avec l’Union Jack qui vient habiller les feux arrière.

Pour le reste, rien n’évolue puisque l’on retrouve toujours le côté trapu et contenu du Mini Countryman qui lui sied bien, et cette gueule toujours aussi caractéristique de la marque. On aime ou pas mais force est de reconnaître que l’on sait tout de suite à quoi on a à faire. Petites particularités propres à la version hybride rechargeable, les logos peints en jaune ainsi que la trappe de recharge très bien intégrée dans l’aile avant gauche.

Un intérieur plus high-tech que précédemment

Quand on s’installe à bord de ce Countryman, on n’est pas dépaysé. On remarque tout de suite cet intérieur toujours très vertical et typique de la marque. A noter que Mini a enrichi le Coutryman des dernières évolutions déjà vu sur les versions 3 et 5 portes. On note ainsi l’adoption de l’écran numérique de 5 pouces en guise d’ordinateur de bord.

Côté équipements, l’écran central de 8,8 pouces de la planche de bord regroupe tout l’info-divertissement avec une très bonne réactivité grâce à sa dalle tactile en plus du système Mini Drive. Petit bémol tout de même, la forme incurvée sur les côtés invite à la vigilance : il est aisé de sélectionner une fonction non voulue.

A noter également la non disponibilité de la connectivité Android pour le moment mais cela ne saurait tarder car BMW met tout en œuvre pour le déployer sur tout son groupe. Il faudra se contenter de la connexion Apple CarPlay. Enfin dernier détail à ne pas négliger, la présence de série de l’affichage tête haute. Un vrai plus sur un marché qui le met souvent en option.

Pour terminer sur l’aspect technologique de ce Mini Countryman, notre modèle d’essai était équipé de la finition Northwood qui incluait de nombreux équipements. On peut ainsi citer l’accès Confort, la commande électrique du coffre ou encore le toit ouvrant panoramique en verre qui donne beaucoup de lumière dans cet espace assez confiné. Côté attirail technologique au service du conducteur, celui-ci se pare de la caméra de recul avec ses radars de stationnement avant et arrière, du système de manœuvres automatiques dénommé Park Assist ou enfin de la connectivité de recharge par induction. A noter que cette édition représente tout de même un surcoût de près de 6 500 euros.

Toujours autant d’espace

Bien que son gabarit global laisserait présager une modularité et une habitabilité étriquée, il n’en est rien au final. L’assise des places avant est très confortable avec un bon maintien latéral. Pour l’arrière, l’espace se révèle très correct avec une bonne assise sur la banquette. A noter que celle-ci se montre très pratique puisqu’elle profite d’un système rabattable 40/20/40%.

Côté coffre, celui-ci se montre plutôt généreux avec 452 litres au global en version 5 places. Cependant, cette capacité de chargement est réduite sur les versions hybrides rechargeables comme la nôtre. En effet, avec sa batterie disposée sous le plancher du coffre, le volume chute à 405 litres ce qui reste tout de même très acceptable.

Autre subtilité sur ce Mini Countryman, la banquette coulissante disparaît avec l’hybridation de notre modèle d’essai. Pour compenser ces désagréments, le Mini Countryman dispose de nombreux rangements dispersés un peu partout dans l’habitacle comme les contre-portes ou encore un bac de rangement dans l’accoudoir central.

Un ensemble mécanique perfectionné

Sur le plan mécanique, ce Mini Countryman SE ALL4 évolue aussi peu que sur le plan esthétique. Pour tout dire, le moteur 3 cylindres perd même quelques chevaux pour passer à 125 chevaux (contre 136 chevaux pour la version précédente). Ceci est dû à la nouvelle norme Euro6d Full auquel se conforme cette version revue.

Afin de compenser cette perte de puissance, le moteur électrique, basé sur le train arrière, passe de 88 chevaux à 95 chevaux. Et la capacité de la batterie grimpe à 10 kWh contre 7,6 kWh pour la version précédente. Grâce à tout cela, la puissance cumulée est de 220 chevaux et la transmission à 4 roues motrices est conservée.

Côté consommation, celle-ci se montre plutôt acceptable vu le poids de l’engin (près de 1 800 kg sur la balance). En effet, avec ses 6,9 litres aux 100 kms, il reste dans la moyenne basse du marché. Et ceci est dû à l’optimisation de son système hybride mieux géré que sur la version précédente.

Un fonctionnement hybride optimisé

Comparé à certains hybrides rechargeables, le Mini Countryman SE ALL4 ne démarre jamais en 100% électrique. Il se met en marche avec le mode Auto eDrive dès le début afin d’optimiser les consommations. Grâce à ce principe, il permet de se déplacer en mode électrique en ville et enclenche le moteur thermique dès 75 km/h ou lorsque que vous sollicitez celui-ci sous une forte charge sur l’accélérateur. Le but principal de ce mode de fonctionnement est de ne pas décharger la batterie totalement dès le début et ainsi garder assez de puissance pour propulser les 1 800 kg de ce petit SUV urbain. C’est le mode que nous avons utilisé quasiment exclusivement durant notre essai, ce qui nous a permis d’utiliser près de 40 kms en mode tout électrique. Sachant que l’autonomie électrique est homologuée entre 44 et 52 kms sur un cycle WLTP. 

Deux autres modes sont également disponibles. Le premier dénommé Max eDrive permet un usage en 100% électrique et ce jusqu’à 125 km/h tandis que le second favorise le maintien de la charge de la batterie à 90% de sa capacité. Le but de ce deuxième mode est de profiter l’usage de la batterie ultérieurement lorsque l’on rentre dans une zone à faibles émissions. Le problème est que la consommation explose et on atteint facilement près de 10 litres aux 100 kms.

Dernier détail et non des moindres pour un hybride rechargeable, sa recharge. Bien qu’il nous a été très difficile de pouvoir le recharger sur les stations disponibles (faute de compatibilité entre carte de recharge et bornes), le constructeur estime près de 5 heures sur une prise domestique ou encore 3 heures et 12 minutes sur une borne publique. Ceci étant dû à sa capacité de recharge qui plafonne à 3,7 kW. Du coup, avant de signer, pensez bien à vérifier l’usage que vous en ferez et surtout votre capacité à pouvoir le recharger chez vous ou au moins à votre travail.

Pas si mauvais sur la route vu son poids

On pourrait se dire que le poids important du Mini Countryman SE ALL4 nuit sans doute à son comportement routier tellement atypique. Il n’en est rien, grâce notamment au tarage des suspensions toujours aussi bien calibré. Même si elles se révèlent fermes (comme une vraie Mini au final), le comportement se montre toujours aussi efficace, offrant peu de roulis et un placement précis en entrée de virage. Le surpoids ne se fait donc pas trop sentir.

De plus, la transmission à 4 roues motrices rend le voyage plus sécurisant. Et les pneus larges à flancs hauts de notre modèle d’essai participent à ce sentiment de confort. Un vrai plus face à des concurrents qui privilégient souvent plus le côté esthétique des jantes au confort.

Une concurrence toujours aussi limitée

Bien que de plus en plus répandue sur les modèles SUV compacts, la technologie hybride rechargeable peine à arriver sur les SUV urbains. En effet, en comparant l’offre disponible, seul le Jeep Renegade 4xe s’oppose comme principal concurrent face au Mini Countryman. Même si l’américain profite de deux niveaux de puissance disponible (190 et 240 chevaux selon le niveau de finition) avec 4 roues motrices, son gabarit et son volume de coffre (333 litres) le pénalisent face à notre modèle britannique.

Si on agrandit notre champ d’observation, on peut également le confronter au Renault Captur E-Tech hybride rechargeable. Bien que moins cher sur le papier, le SUV urbain français ne dispose que de 160 chevaux en puissance combinée et n’est disponible qu’avec 2 roues motrices.

On peut penser également au DS3 Crossback mais n’étant disponible qu’en version électrique et non hybride, son rayon d’action est beaucoup plus limité que sur le Mini Countryman. Côté prix, on est dans le même ordre d’idée que le britannique mais avec une image de marque à construire pour s’imposer pour le français.

Seul au monde ?

Grâce à ce restylage, le Mini Countryman bénéficie surtout de l’optimisation de son modèle hybride rechargeable. La chaîne cinématique a été perfectionnée et rend son utilisation plus facile au quotidien. Cependant pour maximiser son usage, il faudra vous s’assurer de son rechargement chez vous ou à votre travail.

Côté style, si vous cherchez un SUV urbain chic avec un look, ce Mini Countryman vous conviendra parfaitement, notamment pour une famille de 4 personnes. De plus, avec sa finition Northwood de notre modèle d’essai très bien équipée, il saura faire chavirer votre petit cœur.

Mais au moment de signer le chèque, ce ne sera plus la même mélodie du bonheur, comptez 40 600 euros en version de base pour cette version hybride rechargeable, qui peut monter à plus de 49 000 euros pour notre modèle d’essai et tous ses équipements. Mini re rime pas forcément avec économie…

Texte/Crédits photos : Christian CONDÉ/Le Nouvel Automobiliste

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