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Essai Opel Mokka-e : La séduction de retour chez le Blitz

C’est le renouveau pour Opel ! En pleine présentation de la nouvelle Astra, retour sur celui qui a officiellement porté les nouvelles couleurs du design de la marque au Blitz … le Mokka ! Un jumeau technique du DS 3 Crossback. Le voilà essayé en version éléctrique.

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Opel continue sa montée en puissance ! Portée par le dynamisme du groupe Stellantis, la marque au Blitz accueille un SUV urbain très looké qui récupère le nom Mokka. Voilà le premier modèle à inaugurer du tout au tout les nouveaux codes stylistiques d’Opel. Bien ancré dans son époque en apparence, le Mokka hérite de la motorisation électrique de ses cousins ; c’est cette version que nous sommes allés essayer, en conditions hivernales sévères ! Attachez vos ceintures, voici le verdict.

Une histoire d’image …

Préambule : « A quoi vous fait penser Opel ? » : vous serez nombreux(ses) à me répondre « … aux Corsa et Meriva de location chez Europcar ! » ou encore « aux Insignia noires taxis ou VTC » et vous aurez en partie raison. Difficile d’y associer charme, dynamisme, spectaculaire.

Et pourtant, justement, Opel fait des efforts depuis quelques temps. Le style s’affine et est devenu plus racé et élégant depuis cette première Insignia, qui ont bénéficié aux dernières Corsa et Astra. Avec des teintes vives et de grandes jantes, elles avaient une certaine prestance ! Mais c’était très loin d’être celles que l’on croisait dans la rue, hélas. Mention spéciale à la petite Adam, qui proposait vraiment un style aguicheur, beaucoup de possibilités de personnalisation, un intérieur cossu et bien fini, un comportement soigné … Elle aura malheureusement passé trop de temps avec des moteurs un peu dépassés pour emmener une masse importante : une autre «tare » des Opel du début des années 2010 !

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L’alliance GM/PSA, puis le rachat d’Opel … la montée en puissance !

2010, et ensuite ? Eh bien, je m’en vais à vous faire une petite confidence … Fin 2016, au sein de services d’homologation véhicule, on m’annonce l’arrivée de prototypes de SUV Opel sur base PSA.

J’ai eu beau ne jamais trop m’éloigner de l’actualité auto, c’était alors une vraie surprise ! Bien que tout de même, qu’à moitié étonné de voir arriver ces produits de l’alliance quelque peu mouvementée de PSA et de GM annoncée en février 2012 … Mais nous avions là alors une vraie bonne nouvelle pour Opel avec l’apparition des CrosslandX et GrandLandX en 2017 (rachat d’Opel le 6 mars de cette année-là, souvenez-vous).

En effet, piocher sa base technique chez PSA, « il y a pire », si vous me pardonnez l’expression. J’ai pu retrouver un GrandLandX ultérieurement sur assez longue durée, et cela se confirmait : jamais une Opel n’avait sans doute pu être si convaincante ! Si les versions de location que j’ai pu avoir (oui, nous en sommes toujours là!) n’étaient pas très affriolantes en configurations sous des finitions coeur de gamme, le style restait bien dessiné et élégant.

Opel proposait une solution plus traditionnelle en design extérieur et intérieur, tout comme l’ergonomie, davantage concentrée sur des boutons « old-school ». Solution de raison au coeur de PSA, non dénuée de sens, surtout pour profiter du toujours excellent agrément de conduite maison, ici davantage orienté confort que sur le cousin Peugeot 3008.

J’ose le dire, ce GrandLandX (en essence Turbo 130 Auto 8) fait partie de la famille des meilleurs compromis qualité/prix/prestations, tout comme une certaine Skoda Octavia Combi au sein des breaks familiaux … Des choix automobiles intelligents, pensez-y ! Ca marche aussi pour la petite Corsa, avec cette fois un compromis comportement plus ferme que sur la 208 donneuse.

On prend -presque- les mêmes noms et on recommence … différemment !

Bref, voilà le contexte d’Opel sur ces dernières années. La marque a regagné en assurance … on peut donc se faire plaisir à nouveau ! Eh bien, ça passe par le design, tout nouveau. Apposé sur un SUV urbain, catégorie d’auto très branchée de nos jours, Opel vise le carton plein. Notons que le Mokka remplace donc le Mokka X, SUV de l’ère GM, plus encombrant et possiblement quatre roues motrices, pour mieux justifier sa cohabitation avec le petit Crossland X sur base Citroen C3 Aircross …

Le nouveau Mokka (tout court) reprend la même base technique, donc uniquement traction ; le match se jouant désormais entre le design, avec notre Mokka, inédit, et la fonctionnalité, avec le Crossland (tout court), qui s’est récemment vu réactualisé par petites touches. Et le gros de ce nouveau design se retrouve dans la calandre, qu’Opel a même choisi de nommer : voici Vizor.

Une Opel très lookée avec en point d’orgue le Vizor !

Notre Vizor met alors en valeur le logo au Blitz, légèrement affiné depuis peu, et fait confondre les optiques dans une calandre vitrée noir qui se prolonge sur toute la largeur de l’auto. Un principe déjà vu sur la Manta historique, avec ses deux doubles phares ronds.

Autre élément de rappel à ce chouette coupé, l’arête au milieu du capot prenant naissance au coeur de la face avant. Une arête que l’on aperçoit depuis le poste de conduite en roulant, tel les deux bossages de capot d’une Porsche 911 ! Un élément fort de personnalité de l’auto, au final. On note sur notre modèle d’essai le capot biton, qui s’aligne au toit de la même sorte, souligné par un jonc de chrome, pour un effet très réussi.

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De profil, le combo capot allongé, porte-à faux arrière très court, lunette arrière inclinée et grandes roues montre un certain dynamisme, sans exubérance. On peut bien y retrouver des éléments de coupé sous certains angles, sous une recette de SUV urbain apparemment plus adaptée à notre époque.

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L’arrière montre quand à lui des fines optiques anguleuses, de fines nervures sur le hayon, et un pare-chocs « façon SUV » ici aussi. En bref, et de surcroît vêtu de ce joli Vert Signal, teinte de série sur toute la gamme, – de la stratégie du groupe Stellantis de mettre en couleur ses dernières nouveautés – voilà une auto stylistiquement très réussie, avec de la personnalité sans renier le sérieux à l’allemande.

Plus de sobriété à l’intérieur

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Certes, plus de sobriété à l’intérieur, mais cela reste à nuancer car autant l’extérieur que l’intérieur resteront de toute façon plus sobres chez Opel, à côtés des cousins français ! Même volonté de design en rupture à bord : Opel suit le modèle de l’intérieur de la VW Golf 8 en donnant l’illusion de continuité entre le combiné d’instrumentation et l’écran principal. Si c’est forcément moins « wahou » que le double écran ‘parfait’ bien connu chez Mercedes, ça fait son effet ! Le conducteur a donc un effet cockpit avec cet ensemble d’écrans encadré des deux aérateurs.

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Petit coup de cœur tout personnel pour les contreportes largement revêtues d’Alcantara, aussi chic, haut de gamme, que suggérant la sportivité. Bravo ! L’insert majoritaire est sinon formé d’un matériau façon fibre de carbone, en quelque sorte, plutôt agréable à l’œil, ainsi que de touches de chrome et de plastique noir laqué .. que l’on imagine toujours aussi sensible aux rayures et aux traces de doigts !

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Les sièges ici en cuir noir, sont confortables. La finition est très correcte, de manière générale, à quelques légitimes plastiques durs près … moins accessibles du regard ou au toucher hormis … aux places arrière !

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Oubliez les belles contreportes de l’avant, et bienvenue au monde du plastique dur, et de contreportes qui pourraient bien appartenir à une 208 d’entrée de gamme. Bon … non le Mokka ne sera de toute façon pas le familial de la bande ; à la manière de son cousin DS 3 Crossback, avec lequel il partage un empattement plus réduit, il en réduit d’autant la place pour les occupants arrière ainsi que le coffre, tout juste honnête (310 dm3 dans cette version électrique).

Un Mokka-e prometteur mais finalement frustrant !

Je vous vois, derrière votre écran : « quoi, mais on retrouve de la neige sur Le Nouvel Automobiliste, en ce mi Juillet ? » Eh bien oui, tant qu’à attendre impatiemment la vraie arrivée des beaux jours, autant revoir un de ces beaux épisodes neigeux ! Parce qu’ici, on ne fait jamais les choses à moitié. Bref, transition toute trouvée. La neige, le froid, notre Mokka-e ne pouvait rêver pire comme conditions d’essais … On le sait, le chauffage a une incidence assez terrible sur la consommation et donc l’autonomie des autos électriques, dans la grande majorité des cas.

Dommage parce qu’en effet, le Mokka récupère le meilleur et le … moins bon … de Stellantis ! Le meilleur se niche du côté de l’agrément de conduite, bien sûr. Dès les basses vitesses, l’auto est sûre, agréable, bien calibrée.

La direction est consistante, juste ce qu’il faut. Le « moins bon » se retrouve dans l’architecture électrique reprise aux DS 3 Crossback E-Tense, e-208, e-2008 et Corsa-e … Batterie de 50 kWh, une capacité plutôt conséquente, mais pour une autonomie de 324 km (WLTP) dans le meilleur des cas : un score moyen.

Dans notre conscience la plus écologique possible, évoquons d’abord la consommation. Elle se sera soldée à 27 et 26,9 kWh/100kms sur les deux boucles d’essai du jour, de 90 et 70 kms.

Si cette moyenne particulièrement élevée devra voir considérés les allers-retours en photos dynamiques et autres passages avec un peu de rythme, il sera difficile de tomber sous les 20 kWh/100 kms, en tout cas l’hiver, et même avec la présence de la pompe à chaleur d’office .. L’autoroute à 130 km/h ? 29 kWh/100 kms ! Soit 160 km d’autonomie théorique sur ce plan. Et donc un peu plus de 200 sur parcours mixte.

Si la recharge peut monter théoriquement à 100 kW de puissance en continu, certains confères ont pu constater un pic à 70 kW puis d’importantes pertes de puissance de charge au delà de 80% … 45′ pour recharger à ce niveau, puis 45′ pour les 20 derniers % ! Notez que l’auto charge sur Wallbox en alternatif à 7,4 kW pour une recharge complète en 7h et 11 kW par un autre câble spécifique en option (900€ + 279€ le câble) : On charge alors l’auto en 5h.

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Si ces consommations ne sont pas bien exceptionnelles, ce n’est pas non plus le cas des performances. Sachez que comme les autres électriques Stellantis, les 136 ch promis par la fiche technique, pas si démesurés ramenés au poids de l’auto, ne sont atteignables qu’en mode Sport.

Comptez sinon sur 109 ch en mode Normal, et 82 en mode Eco… Le couple instantané de l’éléctrique fait illusion à basse vitesse, mais force est de constater que dans tous les cas, les performances deviennent bien moyennes au dessus de 80 km/h.

Nous voilà donc doublement frustrés … Un goût de « trop soif » en consommation dans tous les cas, et de trop peu, en performances, pour pouvoir profiter des qualités dynamiques de l’auto … sinon à voir encore augmenter la consommation. Condamnés à l’éco conduite sans autre alternative ? Possible … sinon à toujours garder le « fil à la patte » … Un Kona Electric, pouvant profiter de 204 ch et pas loin de 400 kms d’autonomie, peut dormir tranquille … (à partir de 35 100€)

Note amusante, lors des prises de vues dynamiques, nous étions sur un chemin fraichement enneigé. Pas de quoi perturber la motricité en pneus hiver Michelin Alpin 5, mais de quoi rêver de quatre roues motrices et de davantage de hargne mécanique … C’est qu’on taquine vite notre côté aventurier … 😉 Si seulement !

36 100 €, voilà le tarif d’accès au Mokka-e. Notre modèle d’essai était lui en finition haute Ultimate, à 42 050 €, deux tarifs hors remises et aides de l’état. Un tarif assez costaud pour un SUV urbain, mais notablement justifié par un équipement très complet : phares Matrix Leds, sellerie alcantara, sièges et volant chauffant, caméra de recul, régulateur adaptatif, écrans d’instrumentation de 12 » et d’infotainment de 10 »,..

Notons malgré tout que le Kona, précédemment cité, est fort proche en tarifs, et fait démarrer sa version à 64 kWh à 39 900 € . Si l’auto est moins raffinée, elle constituera une bien meilleure solution électrique …

Bilan contrasté

Oui, bilan contrasté pour ce Mokka-e. Bien dessiné, avec un intérieur moderne et qualitatif, de bonnes qualités dynamiques, il souffre hélas ici d’une offre électrique qui manque et de performances et de frugalité. Et si la meilleure version était simplement thermique, avec le Puretech 130 EAT8 par exemple ? Ou peut-être alors qu’il failles, à moins que vous soyez très citadin(e), attendre quelques années avant la première évolution des électriques PSA, avec plus d’efficience ? A suivre …

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