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Toyota ProAce City Verso Dynamic Medium Gris Platinium Le Nouvel Automobiliste

Essai Toyota ProAce City Verso Design 1.2 110 ch : mon Berlingo est fantastique !

J’ai toujours cru qu’il s’appellerait Lite Ace, en hommage au van des années 80. « Ma Toyota est fantastique » lisait-on sur le sticker de la lunette arrière. Mais le marketing en a décidé autrement : le petit frère du Toyota ProAce et de son pendant VP, le ProAce Verso, s’appelle ProAce City et ProAce City Verso dans le cas de notre modèle familial aujourd’hui à l’essai. Pourquoi faire simple ? Badge-engineering de la fratrie Berlingo / Rifter / Combo Life, le Toyota ProAce City Verso est assurément une redoutable familiale. Mais est-il plus intéressant que ses cousins ? A quelques semaines des essais du nouveau Kangoo et avec l’arrivée du VW Caddy, il est grand temps de voir si le ProAce City Verso sait enchanter son monde au quotidien. On prend le volant de la version haute, Design, en châssis court et avec le moteur essence 110 ch en boîte mécanique. Une combinaison que seul Toyota propose en France.

Toyota ProAce City Verso : service minimum côté différentiation

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Faire les présentations du Toyota ProAce City Verso est un jeu d’enfant : prenez un Citroën Berlingo et un Opel/Vauhxhall Combo Life, versez quelques logos Toyota, agitez au shaker, vous obtenez la version japonaise du trio Stellantis devenu quatuor. Son châssis est rigoureusement identique à celui de ses cousins (hors Peugeot Rifter, donc, en raison notamment de sa garde au sol majorée), tandis que tous ses panneaux de carrosserie sont communs. Les feux arrière sont ceux des Citroën/Opel, les projecteurs viennent du Berlingo Van (et de l’entrée de gamme VP), son bas de pare-chocs avant est issu du Combo-Life tandis que seule la partie haute du bouclier est spécifique à Toyota. De côté, les protecteurs de porte couleur carrosserie sont identique dans leur contour à celui des Peugeot-Citroën VU et de l’Opel, mais ils se distinguent par un jonc chromé propre à la marque nippone. Les barres de toit sont celles que l’on trouve chez Opel (et chez Peugeot hors finition GT) tandis que les jantes de 17 pouces présentent un design 100 % Toyota (tout comme les enjoliveurs des versions de base)… contrairement aux jantes en alliage de 16 pouces des versions intermédiaires, identiques à celles de Citroën à la couleur près. Vous suivez ?

En parlant de couleur, le nuancier Toyota est plus restreint que celui des cousines de Stellantis, vous ne trouvez pas la teinte cuivre, par exemple, mais le Gris Platinium de notre modèle d’essai s’accorde à merveille avec la couleur des jantes de 17 pouces, offrant une belle homogénéité à l’ensemble. Toujours au chapitre de la couleur, si le vert et l’orange du Citroën Berlingo XTR vous rebutent, vous serez ravis d’apprendre que le noir sera votre seule possibilité à bord de la Toyota. A nuancer toutefois : les décors de contreporte et de la console sont gris foncé pailleté, et la sellerie à motif gris foncé est quant à elle issue de la… Peugeot 107 phase 3 ! Pour le reste, on trouve un volant et une instrumentation commune avec Citroën (et donc pas de volant chauffant, contrairement à Opel), un couvercle de boîte à gants identique aux utilitaires, aux Peugeot et Citroën de base et à toutes les Opel, i.e. sans décor. Bref, c’est sobre, très sobre, trop sobre, peut-être, mais ça plaira sans doute à une partie de la clientèle qui ne souhaite pas retrouver d’éléments délurés dans son véhicule, tandis que la face avant, bien que timidement retouchée, est réussie.

Toyota ProAce City Verso : service maximum à bord

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On l’a compris, si la base esthétique du Toyota ProAce City Verso (vous aussi, vous le trouvez long, ce nom ?) est réussie, moderne et valorisante, sa timide différentiation esthétique avec ses cousins peut laisser sur sa faim. Mais l’essentiel est ailleurs, vous vous en doutez : c’est une voiture à vivre. Alors vivons avec. Nous sommes en présence de la version haut de gamme Design, dotée de la modularité la plus aboutie ainsi que de l’option toit panoramique, malheureusement non ouvrant, mais qui apporte son lot de rangements en plus de la lumière à bord. En effet, il combine un panneau en verre (vous l’avez perspicacement deviné), un volet occultant électrique (sans commande impulsionnelle, il faudra laisser le doigt sur le bouton), une arche translucide de rangements (rétro-éclairée la nuit) qui fait beaucoup pour l’ambiance à bord, évoquant l’univers de l’aviation, ainsi qu’un coffre de rangements (charge maxi : 10 kg) accessible via le rang 2 ou via le coffre… ou via la lunette arrière ouvrante, de série sur notre version. Très pratique, elle vous sauvera aussi la mise lorsqu’un véhicule sera garé trop près de votre Toyota ProAce City Verso dont l’immense volet de coffre occupe une place non négligeable à l’ouverture. A noter que le toit panoramique et ses rangements ne sont disponibles qu’en taille Medium et en 5 places.

En effet, le rangement au pavillon ne peut pas cohabiter avec des places de troisième rangée, dommage que le toit vitré avec l’arche ne puissent être dissociés pour ces versions 7 places. Un défaut commun à tous les cousins Stellantis / Toyota. Idem pour les versions longues en 5 places, privées de toit vitré optionnel. En parlant de places, les sièges de rang 2 sont indépendants et rabattables en un geste pour former un plancher plat. On regrette qu’il n’y ait pas de commandes depuis le coffre, pourtant promises lors du lancement du Berlingo, mais jamais commercialisées. Et puisqu’on en est à rabattre des sièges, sachez aussi que le siège passager avant s’escamote dans le plancher pour former une longueur de chargement de près de 3 mètres. De quoi faire entrer un vélo adulte à bord sans le démonter. Ou la grande armoire suédoise qui fait tant défaut à votre domicile (courage, les magasins rouvrent bientôt). La seule contrainte sera de déboîter l’accoudoir passager avant -très facile- afin que celui-ci ne soit pas bloqué par la grande console de rangement.

Et on en revient aux rangements. Car il y en a partout. Outre ceux du pavillon, vous profiterez donc de cette grand console disposant de deux volets occultants, d’un pulseur d’air pour le rang 2 et d’une prise USB, tandis que les deux sièges avant disposent de poches kangourou et de tablettes « aviation » avec porte-gobelets (deux autres porte-gobelets se trouvent au pied des custodes), de très vastes bacs de rangements dans les portes et la planche de bord foisonne d’espaces de rangements : au-dessus du combiné d’instrumentations, sous les commandes de clim, derrière l’écran tactile, au-dessus de vos têtes grâce à l’immense capucine et dans les deux boîtes à gants. Celle du bas dispose d’un volume correct, celle du haut est réfrigérée et très profonde. On peut même y rentrer un ordinateur. Merci à l’airbag passager, logé au pavillon comme sur… une Citroën C4 Cactus. Les cousins du ProAce City Verso sont désormais les seuls véhicules du marché à étrenner ce type d’airbag. Et ils sont également les seuls à disposer du « magic wash », le système d’essuyage dont les gicleurs sont intégrés aux balais d’essuie-glaces. On sent l’héritage PSA.

Et on le perçoit jusque dans le système multimédia 8 pouces, pas terrible [je vous épargne le détail, reportez-vous à mon essai de la C4 pour savoir tout le mal que j’en pense], la caméra de recul, assez atroce ou le manque de prises USB : 2. Une à l’avant, une à l’arrière, c’est trop peu pour un véhicule familial. On espère vivement que le restylage permettra aux ProAce City Verso et consorts de disposer d’une vraie caméra de stationnement, du multimédia moderne vu sur la nouvelle Peugeot 308 et de plus de ports USB. Très bon point pour la qualité du son distillé par l’installation audio, en revanche : le rendu est très appréciable et plein de relief malgré l’absence de voie centrale ou d’équipement huppé. Et on note avec plaisir que les haut-parleurs situés dans les porte-coulissantes fonctionnent toujours quand la porte est ouverte grâce à une connexion électrique qui accompagne l’ouverture de la porte. On peut aussi apprécier le fait que les 4 vitres électriques soient à impulsion. A noter que, sur le marché français, la version Toyota ne dispose pas de tous les équipements disponibles (en option) chez ses cousins. Outre l’absence de volant chauffant (exclusif à Opel/Vauxhall), il n’y a pas d’affichage tête haute, contrairement aux Berlingo et Combo Life, de pack enfant (miroir de surveillance et stores pare-soleil au rang 2) ou de chargeur de téléphone à induction et de prise 230 V.

Un mot enfin sur l’habitabilité et le volume du coffre : ce dernier permet de charger 597 l de bagages, il est équipé d’une prise 12 V mais ne dispose pas de crochets pour vos courses, c’est dommage. En revanche, sa tablette 2 positions peut se loger à mi-hauteur ou se ranger au plancher, tandis qu’elle supporte 25 kg de charge, ce qui est fort appréciable. Seul le Fiat Doblo fait mieux avec une tablette résistant à 80 kg… mais ça implique de rouler en Fiat Doblo. Du coup, on se contentera de 25 kg et on profitera des vastes places avant et arrière, des 3 fixations Isofix en rang 2 (que les concurrents n’offrent pas) et d’une très bonne position de conduite. Il faudra en revanche composer avec des sièges avant un peu justes en termes de maintien, en net retrait par rapport aux prestations d’un monospace compact comme un C4 SpaceTourer ou un Scenic, et c’est particulièrement criant pour le siège passager manquant de relief, contrepartie de sa modularité sophistiquée. Vous l’aurez compris, avec ses très nombreux et immenses rangements, son habitabilité et sa modularité, le Toyota ProAce City Verso est une familiale qui va au-delà des attentes des familles… à condition qu’elles ne soient pas trop regardantes côté connectivité.

Toyota ProAce City Verso : nom à rallonge et châssis court

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Il est temps de prendre la route. L’accès et démarrage mains libres de série est, comme d’habitude, un équipement très agréable. On déplore simplement que seules les poignées avant (et le coffre) soient actives pour déverrouiller la voiture. Notre Toyota ProAce City Verso Design mesure 4,40 m dans cette version Medium, mais il est possible de le commander en châssis long (4,75 m) si vous le souhaitez. Dans tous les cas, basé sur la plateforme EMP2 de Stellantis, il offre des prestations routières de haut vol, une direction douce et bien calibrée ainsi qu’un rayon de braquage très court. Les suspensions filtrent très bien les défauts de la chaussée, l’amortissement se montre prévenant à vide comme à charge, très bonne surprise s’il en est, et les prises de roulis, inévitables avec ce type d’engin, sont relativement contenues. Bref, si vous avez conduit un Citroën Berlingo ou un Opel Combo Life, c’est exactement la même chose. Si tel n’est pas le cas, retrouvez l’essai de Thibaut, vous vous en ferez une idée.

Comme ses cousins, la version Toyota peut se targuer d’une très bonne insonorisation et la boîte 6 vitesses permet d’abaisser le niveau sonore à haute vitesse. Bien étagée, elle souffre simplement d’un pommeau un peu trop grand pour être vraiment ergonomique. Le stop&start, de type démarreur renforcé, agit sous les 6 km/h… quand il veut bien se mettre en route. J’ai eu des jours avec et des jours sans, sans pour autant que mes conditions de conduite aient vraiment évolué. Et le moteur ? Toyota vous permet d’accéder au bloc 110 ch (le « PSA » PureTech 1,2 l 3 cylindres) sur la version haut de gamme, combinaison impossible chez Stellantis en France qui vous oblige à opter pour le 130 ch automatique en essence. Vous cherchiez enfin un élément distinctif sur cette voiture ? Le voici !

Avec 205 Nm de couple à 1750 tr/min, et 110 canassons, donc, le moteur de notre ProAce City Verso n’est certes pas un foudre de guerre mais il est largement suffisant en usage quotidien malgré les 1 366 kg du véhicule. Mieux encore, avec 3 passagers, 6 valises pleines et quelques sacs, il ne s’est jamais montré à la peine. Il faut toutefois garder à l’esprit que je n’ai pas affronté de route avec du relief. Néanmoins, si la version 130 ch vous semble un peu chère, contentez-vous du moteur 110 ch sans regret. La consommation moyenne, en revanche, s’établit autour de 8 litres pour un usage majoritairement urbain au cours de l’essai. Pas de miracle et j’aurais bien aimé vous recommander l’achat d’un Diesel avec filtre à particules, SCR et NOx trap pour brûler moins de carburant, mais il paraît que ça n’est pas écologique… Sarcasme… Une version électrique vient d’apparaître au catalogue mais avec son ensemble moteur/batterie issu de la Peugeot e-208, les performances et la consommation électrique sont plutôt médiocres, malheureusement.

Enfin, les aides à la conduite ne sont pas en reste. Certes, vous vous contenterez quoi qu’il arrive de projecteurs halogènes, mais vous disposez ici du régulateur de vitesse adaptatif (sans fonction stop en raison de la boîte manuelle), du limiteur de vitesse, de l’alerte d’angle mort, de la direction active (LKA dépourvu de centrage sur la file, uniquement actif à partir de 60 km/h) et de l’alerte de collision. L’aide au stationnement avant et arrière sont de série, tout comme la caméra de recul sur laquelle j’ai déjà pesté plus haut. Au global, le bilan dynamique est très flatteur malgré son gabarit de déménageur et sa modeste puissance.

Atout prix ou familiale à tout prix ?

Notre Toyota ProAce City Verso en finition Design avec le moteur 110 ch VVT-i BVM6 s’affiche à 28 410 € hors options, auxquels il faut ajouter 550 € de peinture Gris Platinium et 800 € de toit panoramique avec rangements pour arriver à 29 810 € (149 g de CO2, ou 450 € de malus).

Face à la concurrence de Stellantis, c’est assez complexe : soit vous avez un haut de gamme qui vous impose le 130 ch à boîte automatique, soit vous tenez au 110 ch BVM6 et vous vous contentez d’une entrée de gamme. Exemple avec le Berlingo : 26 250 € (+ 310 € de malus / 145 g) pour une version 110 ch Feel avec options. Mais vous vous priverez du Modutop (toit vitré), de la clim auto avec les aérateurs arrière et la seconde prise USB, de la lunette ouvrante, de l’alerte d’angles morts, du régulateur actif, des vitres arrière coulissantes et des jantes en alliage. Bref, c’est moins cher, mais c’est moins bien. Si vous tenez au luxe d’une version Shine avec les options équivalentes à notre Toyota en finition Design, c’est 31 550 € (+ 983 € de malus / 155 g) en 130 ch EAT8. Citroën vous offre l’affichage tête haute en lot de consolation à ce prix mais vous prive de la console haute avec pulseur d’air au rang 2.

Face aux nouvelles rivales de Renault et VW, Toyota se défend bien. Ainsi, le nouveau Renault Kangoo TCe 130 ch BVM6 Intens revient à 29 350 € (+ 983 € de malus / 155 g) avec les options équivalentes mais ne peut pas disposer du toit vitré ou de la lunette ouvrante, indisponibles chez Renault. Avantage Toyota, donc. Quant à VW, l’allemand propose le Caddy Life 1.5 TSi 114 ch BVM6 à 34 543 € (+ 360 € de malus / 147 g si Volkswagen n’a pas triché à l’homologation) avec les options équivalentes… sans disposer de vitres descendantes sur les portes coulissantes, de siège passager modulable ou de lunette ouvrante. Difficile de justifier un tel écart de prix. Et Toyota enfonce le clou avec 3 ans de garantie et… 3 fixations Isofix au rang 2, alors que Renault et VW se contentent de 2.

Vous n’hésitez plus ? Alors je me permets de semer le doute en vous : un monospace compact comme le Citroën Grand C4 SpaceTourer s’offre à vous à 31 560 € (+ 190 € / 139 g) en version Feel 130 ch BVM avec options équivalentes. Un peu moins pratique, doté de moins de rangements, il compense avec une présentation intérieure plus raffinée et un look moins utilitaire. Et comme sa fin de carrière approche, son prix sera facilement négociable. Malgré l’arrivée du nouveau Kangoo et du nouveau Caddy, c’est peut-être finalement ce vieil outsider qui sera le rival le plus crédible pour le Toyota ProAce City Verso.

A vous d’inventer la vie qui va avec la Toyota ProAce City Verso qui est fantastique

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On l’a vu au cours de l’essai, le Toyota ProAce City Verso est une fantastique familiale… et ce ne sont pas les propriétaires de Berlingo, de Rifter ou de Combo Life qui me diront le contraire. Bien entendu, vos goûts vous porteront peut-être sur un de ses cousins plutôt que sur la Toyota ou inversement, mais le japonais a l’intelligence de proposer l’association du moteur 110 ch avec la finition haut de gamme, contrairement aux marques de Stellantis. Ajoutez à cela la garantie 3 ans, et il deviendrait presque séduisant avec ses jantes assorties à sa teinte de carrosserie. Il lui manque juste un nom moins compliqué et une présentation intérieure moins austère. A croire que je lui préfère ses cousins français.

Quoi qu’il en soit, il est intéressant de voir que sur le papier, les nouveautés Renault et VW ne semblent pas sortir du lot. A essayer pour s’en convaincre. Car c’est justement la force du Toyota ProAce City Verso (et de ses cousins…) : l’essayer, c’est clairement l’adopter. Ma chère et tendre était ravie de pouvoir faire rentrer toutes ses valises à bord sans contrainte, loin de calvaire imposé par le coffre ridicule de ma berline premium mais pas pratique. Ma mère était enchantée par les rangements et la modularité de la voiture, pour ainsi dire, c’était bien la première fois que je la voyais emballée par une voiture que j’essayais. Une familiale qui s’assume pleinement. Une voiture à vivre. C’est fantastique. Enfin presque… elle n’a pas de toit ouvrant.

Photos : Fabien Legrand, Eric E

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