Le Nouvel Automobiliste
Essai Mazda CX-30 e-Skyactiv X Soul Red Sportline

Essai Mazda CX-30 e-Skyactiv X : esprit de contradiction

Essai Mazda CX-30 e-Skyactiv X

« Mazda est un constructeur automobile japonais, connu notamment pour la production en série d’un véhicule équipé par un moteur rotatif (type moteur Wankel) au lieu de pistons conventionnels, qui sera développé dans les années 1960 » : une lecture des premières lignes de la page Wikipédia de la marque permet de se rendre compte que chez Mazda, les prouesses sont d’abord techniques.

Alors, lorsque le constructeur nippon annonce un bloc de 2 litres de cylindrée, atmosphérique, carburant au sans-plomb et combinant « les avantages d’un moteur essence et d’un diesel », non seulement nous sommes curieux, mais nous nous disons aussi que Mazda continue de ne rien faire comme tout le monde, à l’heure du downsizing et surtout, de l’électrification. Est-ce par pur esprit de contradiction ou par intérêt ? Nous avons essayé le Mazda CX-30 e-Skyactiv X – qui n’a pas que sa motorisation d’atypique – pour tenter d’avoir des éléments de réponse.

Essai Mazda CX-30 e-Skyactiv X Soul Red Sportline

Essai Mazda CX-30 e-Skyactiv X : d’abord, un design

Voyez-le, tout de rouge vêtu, avec son long capot et ses optiques biseautées : le Mazda CX-30 paraît nous faire du charme. Ou peut-être tente-t-il de nous impressionner. Sans doute est-ce un peu des deux : l’agressivité des traits se marie à quelques rondeurs, loin du format rectiligne d’un Peugeot 3008. Chez Mazda, on parle de design « KODO » : « l’idée est de créer des voitures qui incarnent la beauté dynamique de la vie », nous dit-on. Si la formule est un peu pompeuse, force est de reconnaître que l’imposante calandre du CX-30, sa ceinture latérale marquée descendant vers l’arrière (ou remontant vers l’avant, c’est selon !) ou encore son hayon incliné évoquent une certaine forme de mouvement. Les faibles surfaces vitrées et les grandes roues confortent, quant à elles, le CX-30 dans son rôle de SUV.

Un SUV, certes, mais un SUV « différent ». Nous le disions au début, son long capot bombé détonne, et semble faire écho à des productions automobiles passées (et qui le resteront sans doute ; l’électrification massive des véhicules ayant pour effet de réduire la taille des capots). Ses galbes, globalement, le rendent plus imposant qu’il ne l’est vraiment : avec une longueur de 4,39 mètres, pour 1,79 mètre de large et « seulement » 1,54 mètre de haut, le Mazda CX-30 n’a rien de gargantuesque. Il laisse à son grand frère, le CX-5, le soin d’aller titiller, entre autres, les Hyundai Tucson et Volkswagen Tiguan.

Le Mazda CX-30 mesure 4,39 mètres de long. Ce n’est pas si grand… et c’est même 5 centimètres de moins que la Mazda 3, la berline compacte du constructeur japonais.

Avec un tel style, il apparaît dommage que le Mazda CX-30 ne propose pas davantage de teintes chatoyantes (à l’exception du toujours très beau Soul Red, caractéristique des Mazda) ou un plus grand choix de modèles de jantes. Fort heureusement, si l’extérieur est beau, l’intérieur l’est aussi. Avec quelques bémols, toutefois…

Essai Mazda CX-30 e-Skyactiv X : un intérieur esthétique ; pas forcément pratique

L’ouverture des portes donne à voir une planche de bord au design original et inspiré. Un design que l’on connaît certes depuis plus de deux ans et l’intronisation de la Mazda 3 (qui partage une partie de son habitacle avec le CX-30), mais qui vieillit très bien. Il en va de même pour la qualité des matériaux et des finitions : pas de doute, l’intérieur du Mazda CX-30 est plaisant, à regarder comme à toucher. Ajoutez à cela des sièges (avant) au bon maintien et une ergonomie soignée (mention spéciale pour… le levier de vitesse, dont la position semble être idéale : il tombe sous la main, ce qui est très appréciable à la conduite. Grâce à sa petite taille, il permet par ailleurs de passer les vitesses en une simple inclinaison du poignet), et le japonais convainc encore plus.

L’intérieur est beau et sa qualité de fabrication est bonne. Dans un coloris clair / beige, nous l’aurions encore plus aimé !

Cet habitacle n’a-t-il donc aucun défaut ? Si, nous y venons ! « Esthétique, mais pas forcément pratique » : voilà comment nous pourrions résumer l’intérieur du CX-30. Comme il faut choisir entre boire ou conduire, il semble également falloir choisir entre style ou utile. Les rangements ne sont pas si nombreux, la place à l’arrière est tout juste suffisante pour recevoir deux adultes d’environ 1,80 mètres et le volume du coffre déçoit. Il offre 422 litres de chargement : dans l’absolu, c’est correct. Dans les faits, notamment lorsque vous partez à plusieurs, en week-end ou en vacances, c’est plus compliqué.


« Pas de recette miracle pour ce SUV : avec des dimensions de compacte, il offre une habitabilité… de compacte » disait Thibaut, dans un précédent essai ! Et il n’y pas qu’en termes d’espace que le Mazda CX-30 tient de la compacte : ses faibles surfaces vitrées et sa position de conduite, plus basse que dans d’autres SUV, vont aussi dans ce sens. Pour être plus près de la route et mieux apprécier la conduite ?

Essai Mazda CX-30 e-Skyactiv X : tout doux !

Son regard perçant et ses épaules larges laissent penser que le Mazda CX-30 est prêt à en découdre. Et pourtant, à « rouler », il est doux comme un agneau ! Sa boîte de vitesse (manuelle, sur notre modèle d’essai) est douce, son embrayage est doux, ses suspensions sont douces… Même son volant est doux ! Le CX-30 est ce que l’on pourrait qualifier de voiture « chill » : il invite à adopter une conduite zen. Il ravira sans doute les puristes, aussi : sous son capot, point de motorisation électrique, hybride rechargeable ou de trois cylindres downsizé. A la place, trône un 2.0 litres essence quatre cylindres d’une puissance honorable de 186 ch, pour 240 Nm de couple. Ce bloc annonce une consommation mixte de 6,1 l/100 km et rejette 138 g de CO2/km.


Il met surtout en avant une technologie qui promet « le meilleur des deux mondes », entre un moteur essence et un moteur Diesel. Concrètement, cette technologie utilise un mélange extrêmement pauvre (beaucoup d’air contre peu d’essence). Cela permet en théorie de réduire la production de NOx, tandis que la quantité d’air plus importante génère une pression plus grande sur les pistons. Résultat, la consommation serait réduite et la puissance, accrue. Pour l’efficience toujours, le Mazda CX-30 e-Skyactiv X emploie un alterno-démarreur et une batterie de 24 V chargée de récupérer de l’énergie au freinage.


En pratique, « l’onctuosité » du moteur est appréciable et contribue, une nouvelle fois, à la douceur de l’ensemble. Néanmoins, à certains moments, l’absence de turbo se fait sentir. Lors des dépassements, par exemple, ou en 6ème autour de 100 km/h. Non pas que le CX-30 manque, en soi, cruellement de puissance, mais il est nécessaire, parfois (souvent), de monter dans les tours.

Si vous cherchez un modèle de nervosité, passez votre chemin ! Cela étant, les performances n’ont rien de honteuses : 8,7 secondes pour atteindre les 100 km/h. Le CX-30 e-Skyactiv X est aidé par un poids contenu (1,4 tonnes), qui lui permet de plus de maîtriser sa consommation. Mazda annonce une consommation mixte de 6,1 l/100 km. De notre côté, nous avons relevé 6,9 l/100 km au cours de notre périple d’un peu plus de 1 000 km, constitué d’autoroutes, de petites routes, etc. Pas mal du tout !

En définitive, le Mazda CX-30 e-Skyactiv X n’est pas un foudre de guerre. En revanche, si vous cherchez une voiture confortable et agréable à conduire… Nous vous invitons à lire le prochain paragraphe !

Combien ça coûte, un Mazda CX-30 e-Skyactiv X ?

Allons droit au but (comme l’OM ! #blaguedefooteux) : dans sa finition de milieu de gamme Sportline, que nous avons essayée, le Mazda CX-30 e-Skyactiv X vaut 34 000 euros. Ajoutez 1 800 euros si vous souhaitez avoir la transmission intégrale, et 2 000 euros pour la boîte automatique. Est-ce que c’est cher ? Eh bien… ça dépend. De par ses prestations et ses mensurations, le Mazda CX-30 se retrouve un peu entre deux catégories. Comparé à d’autres SUV du segment C (Peugeot 3008, Seat Ateca, etc.), le japonais est bien placé en termes de tarifs. Comparé à des SUV du segment B (Peugeot 2008 et Renault Captur en tête, qui sont à peine plus courts), il est clairement plus cher… Mais plus puissant, aussi, dans cette livrée de 186 ch. A bien y réfléchir, le Volkswagen T-Roc semble être le concurrent le plus « crédible » du Mazda CX-30.

A quels équipements avons-nous droit pour 34 000 euros ? A des jantes alliage de 18 pouces, un hayon électrique (récalcitrant, de temps en temps !), un rétroviseur intérieur sans cadre, un système audio Bose (très bien !), un régulateur de vitesse adaptatif (disponible dès le précédent niveau de finition) de bonne facture ou encore des phares à LED adaptatifs. Sans être particulièrement généreux, le Mazda CX-30 propose un niveau d’équipements honnête, au regard de son prix. La finition haute, nommée Exclusive, ajoute essentiellement la sellerie cuir et les sièges réglages électriquement.

Essai Mazda CX-30 e-Skyactiv X Soul Red Sportline


Le Mazda CX-30 cultive les paradoxes : c’est un SUV… mais il est beau (nous sommes volontairement cyniques en écrivant cela !). C’est un SUV toujours… mais il n’y a pas beaucoup de place à son bord. Il a une gueule de squale… mais il est tout doux à conduire. Il carbure au sans-plomb et fait le choix d’un moteur atmosphérique « non-downsizé »… alors que tout le monde passe à l’électrique. De prime abord, le Mazda CX-30 e-Skyactiv X semble atypique. A y regarder de plus près, c’est une proposition pertinente pour qui cherche un véhicule ultraconfortable, prêt à faire de la route et surtout, exotique (nous ne croisons pas des CX-30, ni des Mazda d’une manière générale, à tous les coins de rue).

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