Le Nouvel Automobiliste
Essai Jeep Wrangler Dumoulin LNA 2019 (31)

Essai Jeep Wrangler Rubicon : sauvez Willys !

Et si pour devenir iconique, il suffisait d’être cubique ? Après le Suzuki Jimny et avant un essai hypothétique du Mercedes-Benz Classe G, nous nous sommes penchés sur un de ces 4×4 rectilignes et charismatiques : le légendaire Jeep Wrangler. Celui-ci ne compte pas que sur son design pour séduire depuis des décennies les jeunes américains sur la West Coast. Il surfe sur son histoire, un hommage stylistique au Jeep Willys de la seconde guerre mondiale, popularisé par la version « civile » CJ. Au bord de nos plages, du débarquement ou non, cette nouvelle génération a-t-elle su se renouveler pour continuer à avoir la cote ? 

Un Rubi’ taillé à la serpe

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Le design du Wrangler a peu évolué. Il a connu sa période à phares rectangulaires, comme la 2CV, mais il est revenu à ses fondamentaux avec la calandre à entrées verticales et les deux gros phares ronds, rappelant la célèbre et martiale Jeep Willys. Le Wrangler semble être aussi à l’aise que son aïeule sur les terrains hostiles, en témoignent ses roues qui en imposent par leurs dimensions typiquement tout terrain.

Si le Wrangler a une si forte personnalité, ce n’est pas seulement dû à sa silhouette virile. Les nombreux détails le rendent unique, comme les charnières de portes apparentes, les crochets de fermeture du capot moteur, les feux de jour horizontaux incrustés dans les passages de roue en plastique, les rétroviseurs extérieurs carrés, les feux à LED anguleux… et la liste est longue !

Les pare-chocs sont tellement proéminents qu’on peut s’asseoir dessus, par exemple pour profiter d’un coucher de soleil et de la brise estivale qui l’accompagne. Si celle-ci se fait trop fraîche, il est également possible d’en profiter depuis l’intérieur sur cette version à toit en toile, qui accentue encore plus les lignes de l’américain, même (surtout) quand il laisse apparaître les arches de toit arrière une fois replié.

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Mètre en main, notre version 3 portes n’est pas si compacte, affichant une longueur de 4,33 m et une hauteur de 1,79 m. Cette longueur est obtenue notamment par l’implantation de la roue de secours sur la porte de coffre. Porte qui s’ouvre de côté, comme un bon vieux Toyota RAV4 ou un moins vieux Ford EcoSport.

À bord du Jeep Wrangler : Terre à terre pas austère

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Dans notre Wrangler Rubicon  »Firecracker Red », le bandeau décoratif couleur carrosserie, égaye un tableau de bord massif mais avenant.

Les sièges arrière ne sont pas très accessibles, la faute au siège avant qui ne s’avance pas assez. Mais l’espace y est convenable. Allez savoir pourquoi, la languette permettant d’incliner le siège conducteur était hors de notre champ de vision et les premiers trajets à bord se sont effectués assis à angle droit avant de trouver la sangle magique.

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Pour décapoter, la faute à une notice assez imprécise, il faut réfléchir et surtout faire les choses dans le bon ordre. D’abord retirer les côtés, en enlevant les scratchs puis clips puis en faisant coulisser les panneaux. Puis pareil avec la vitre arrière. On se retrouve alors encombrés par ces panneaux à la tranche rigide donc sur toute la largeur.

Puis on déverrouille via les crochets situés en haut du pare-brise avant et on fait basculer le toit vers l’intérieur du coffre, en pensant bien à verrouiller. Nos manipulations furent un peu hasardeuses, mais semblaient fonctionner. Conseil d’ami, verrouillez les ceintures arrière pour éviter qu’elles ne claquent sur le montant à cause des remous d’air !

Le dynamisme sans l’aéro

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Face à un engin à l’aérodynamique de Blockhaus et au centre de gravité à la hauteur d’un sommet de falaise, on ne s’attendait pas à être submergé par la puissance, ni en extase devant une overdose d’agilité.

Mais malgré ses 2065 kg, le Wrangler ne se montre pas à la peine. Alors non, ce n’est pas un véhicule très communicatif mais il met en confiance avec une tenue de route honorable. Mieux, les pneus typés 4×4 offrent ce qu’il faut d’adhérence sur le bitume contrairement à ce que nous avons pu essayer par le passé. La boîte automatique à 8 rapports fait un bon travail, sans secouer les occupants ni leur percer les tympans.

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Côté confort en revanche, le tarage des suspensions optimisées pour le tout-terrain impose des secousses sur les petites aspérités de la route mais un bon débattement sur les dos d’âne et autres grosses bosses. C’est le prix à payer pour disposer d’un engin qui ne recule devant aucun rocher, aucune ornière, bref, aucun obstacle !

Pour un véhicule si cubique, lourd et… américain, la consommation nous a positivement surpris : avec seulement 7,5 litres aux 100 km, elle est conforme aux données d’homologation du cycle WLTP. Au pays du pétrole, on sait aussi être économe !

Un Jeep Wrangler Rubiconique

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Le Rubicon ne trône pas à l’extrême sommet de la gamme Wrangler, ce rôle étant dévolu à la finition Overland. Mais il domine à sa façon en recevant les équipements techniques les plus aboutis pour s’aventurer hors des sentiers battus.

On retrouve donc des barres de protection latérales, une barre stabilisatrice avant à désengagement électronique (pour libérer une roue en suspension par exemple), le blocage des différentiels avant et arrière. Sans oublier la transmission intégrale, appelée Rock-Track, spécifique à cette finition.

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Et histoire de montrer que le gros dur, c’est lui, il reçoit également un sticker de capot Rubicon. Notre exemplaire y allait à fond et affichait deux étoiles blanches sur les portes. Le pire, c’est que cela ne fait même pas excessif…

Mais pour accéder au niveau d’équipement du véhicule illustrant cet article, il faut ajouter 4 560 € d’options. Les sièges en cuir, joliments surpiqués et arborant le nom du modèle, le volant et les sièges avant chauffants. Un pack comprenant le détecteur d’angle mort et de trafic arrière rendent le Wrangler plus facile d’utilisation en ville, et donne accès au système sans clé.

Prix Jeep Wrangler Rubicon : rubis à prix d’or…

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Modèle essayé : Jeep Wrangler Rubicon 2.2 Mjt 200 ch BVA 8 à 58 500 € incluant les options suivantes :

  • Peinture métallisée Firecracker Red à 1 500 €
  • Sellerie cuir à 2 100 €
  • Sièges avant et volant chauffant à 300 €
  • Pack détecteur angle mort et présence arrière à 660 €

Comme son look iconique le laissait imaginer, le Jeep Wrangler est un véhicule ludique et attachant qui nous pousse presque à remercier une nouvelle fois les américaines de nous envoyer l’artillerie lourde. Sans être allés le secouer dans des forêts hostiles et boueuses pour vérifier les capacités de franchissement hors-normes qui ont fait sa réputation, les balades champêtres à son bord nous ont permis d’en capturer l’essence (sur un Diesel, un comble !) et d’en apprécier les qualités. Faussement rustique, il se fait coquet et même raisonnable pour une utilisation quotidienne.

À ceux qui vous regarderaient de travers à son volant, vous assassinant du regard réprobateur anti-CO2 donc anti-4×4, montrez-leur donc vos toutes petites factures de carburant ! Ou mieux, ignorez-les et profitez de la vue plongeante sur le capot, du son du glou-glou assumé de Diesel et de son reflet de brique rouge dans les vitrines ou les flaques d’eau.

Galerie photos complète Jeep Wrangler Rubicon

Crédit texte et photos : Thibaut Dumoulin

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